Démarche innovante de conception de réacteurs nucléaires flexibles capables d’accommoder les forts taux de productions d’électricité variables
Auteur / Autrice : | Anne-Laure Mazauric |
Direction : | Yvon Bésanger, Tuan Tran-Quoc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie électrique |
Date : | Soutenance le 05/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale électronique, électrotechnique, automatique, traitement du signal (Grenoble ; 199.-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de génie électrique (Grenoble) - Equipe de recherche Systèmes et réseaux électriques (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Cécile Péra |
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Boutin, Nouredine Hadj-Said, Elsa Merle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Cécile Péra, Xavier Doligez |
Mots clés
Résumé
Le système électrique assure à tout instant un équilibre entre la production et la consommation d'électricité. L’intégration massive de sources d'énergies renouvelables et variables (EnR), telles que l'éolien et le photovoltaïque peut affaiblir cet équilibre offre-demande. Parallèlement, les centrales de productions fortement émettrice en CO2 tendent, à court terme, à disparaitre du paysage énergétique. La suppression des centrales thermiques au profit de l'intégration croissante de ces EnR variables est inscrite dans la stratégie énergétique française de réduction des émissions de CO2. D’autre part, les centrales nucléaires contribuent en partie à l’équilibre journalier et saisonnier (« suivi de charge », réglage de fréquence) de la production – consommation. Toutefois, l’utilisation à des fins de flexibilité reste limitée du fait de contraintes technologiques et de choix économiques. Ces limites empêchent une modulation de la production nucléaire aussi efficace et rapide que celle des centrales thermiques classiques, qui sont privilégiées lors de fortes perturbations du réseau pour un contrôle rapide de la stabilité.L'objectif de la thèse est d'étudier, dans un premier temps les contraintes du système électrique notamment liées à une forte pénétration des EnR et de le retranscrire en termes de besoin de flexibilité. Dans un second temps, la thèse vise à introduire ces exigences de flexibilité dans la conception d'un réacteur nucléaire à haute flexibilité. De cette façon le réacteur nucléaire envisagé pourrait participer plus activement à l'équilibre permanent de l'offre et de la demande d'électricité, au contrôle de la fréquence, et à l'intégration des EnR variables sur le réseau. L’approche générale de la thèse consiste à étudier conjointement les défis du système électrique et de surcroit l’impact sur la conception du réacteur via un critère de flexibilité, ce qui permet le découplage des thématiques.La partie simulation des réseaux étudie les contraintes liées à une forte intégration des EnR sur le système électrique couplées à une réduction des machines thermiques traditionnelles. Des machines nucléaires à haute flexibilité sont introduites et leur impact étudié. La vitesse maximale de variation de la puissance de la machine nucléaire en fonction d’une perturbation EnR est proposée comme paramètre unitaire permettant de relier les deux domaines réseau électrique et conception nucléaire. Cette vitesse est directement paramétrée dans le modèle de régulation de la turbine sans nécessité de représenter le réacteur nucléaire.La partie conception nucléaire propose un modèle simple de chaudière nucléaire permettant de représenter les principaux phénomènes (physiques et régulations) mis en jeu lors des transitoires de puissance à différentes rampes. Les principales grandeurs techniques et technologiques des réacteurs actuels potentiellement limitantes pour la flexibilité sont mises en évidence. Puis, une étude de sensibilité teste différents paramètres de conception, et visualise l’influence de chacun sur les grandeurs d’intérêts afin d’observer la flexibilité du modèle.