Thèse soutenue

Clignements spontanés dans la communication et le traitement conscient de l'information

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Auteur / Autrice : Emmanuel Descroix
Direction : Christian Graff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 01/10/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Axel Cleeremans
Examinateurs / Examinatrices : Christian Graff, Thérèse Collins, Hélène Loevenbruck, David Meary, Paolo Ruggeri
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Mohr, Laurence Conty

Résumé

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Le Clignement Spontané des yeux (CS) se distingue du clignement volontaire et du clignement reflexe. Les variations du taux de CS (TCS) ne sont pas expliquées par la seule nécessité de lubrifier la cornée. Des baisses de TCS ont été corrélées avec l’attention, la concentration et la perception visuelle, des hausses de TCS avec la mémorisation et la parole. L’augmentation du TCS observée durant la conversation, a été attribuée à un mécanisme méta-langagier destiné à organiser les échanges et ponctuer le discours entre partenaires. La présente thèse relativise le rôle du CS dans la communication humaine. En effet nos deux premières études (Article 1 et 2) montrent que les variations du CS entre partenaires (des mères avec leur nourrisson) ne sont pas mimétiques ni même l’effet d’un entrainement entre partenaires. Au contraire nous montrons (Article 3, Expérience 1) que le CS dépendrait d’abord d’un mécanisme individuel de traitement de l’information. La fonction interpersonnelle de communication du CS serait donc subsidiaire (Article 3, Expérience2) ; le CS serait essentiellement relié à des processus cognitifs individuels (unilatéraux), utiles à la communication mais dédiés à une fonction plus générale de gestion d’information. Pour confirmer cette hypothèse, nous avons testé (de manière inédite) la variation des CS lors du traitement d’informations haptiques, avec ou sans la vision (Article 4, Expérience1). Nous montrons (Article 4, Expérience 2) que le CS émerge prioritairement de l’activation co-occurrente de processus top down (représentation mentale et intention) et bottom up (sensorialité). A l’issue de ces résultats, nous soutenons que le CS est un phénomène qui accompagne le traitement attentionnel des informations. Le CS serait le marqueur du traitement conscient des informations internes (réflexives) ou externe (sensorielles) que nous tentons d’expliquer par le modèle énactif.