Thèse soutenue

Comprendre la latéropulsion après AVC

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Auteur / Autrice : Shenhao Dai
Direction : Dominic Pérennou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
Date : Soutenance le 09/07/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
Jury : Président / Présidente : Elena Moro
Examinateurs / Examinatrices : Dominic Pérennou, Suzanne Babyar, Alain Yelnik
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Nadeau, Philippe Marque

Mots clés

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Résumé

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Ce travail de thèse sur la latéropulsion post-AVC est organisé en trois parties. La première partie pose le cadre théorique. La latéropulsion post-AVC a été négligée jusqu'à présent et est mal comprise, le travail scientifique que nous avons mené a pour but d’améliorer notre connaissance de ce déficit postural à la lumière de la littérature. Nous montrerons que : 1) la prévalence de la latéropulsion est élevée si l'on regarde au-delà du syndrome pusher, un arbre qui cache la forêt; 2) la latéropulsion est une trinité constituée par l’inclinaison latérale du corps (signe cardinal), la résistance et et la poussée; 3) la latéropulsion est un déficit d'orientation corporelle par rapport à la gravité, et les mécanismes sous-jacents sont en relation avec une graviception biaisée et une négligence spatiale; 4) la latéropulsion joue un rôle clé dans l'équilibre post-AVC et les troubles de la marche; 5) une nouvelle échelle pour évaluer la latéropulsion est nécessaire.La deuxième partie présente les contributions personnelles. Le premier article passe en revue l'histoire des différentes terminologies utilisées pour décrire la latéropulsion post-AVC (lettre historique en préparation). Le deuxième article (soumis) est une revue systématique et méta-analyse de la prévalence de la latéropulsion post-AVC, suivant un protocole standardisé (PROSPERO-CRD42020175037). Onze études sur les AVC supratentoriels (2669 personnes) ont donné une prévalence de latéropulsion combinée de 48,6% (IC à 95% [37,6; 59,6]), passant de 59% en phase aiguë à 22,8% en phase subaiguë tardive. Par ailleurs, cette étude recommande une détection systématique pour guider les interventions appropriées le plus tôt possible.Les études suivantes ont été réalisées à partir des données cliniques de la cohorte DOBRAS (ClinicalTrials.gov: NCT03203109) portant sur 220 personnes inclues consécutivement après un premier AVC hémisphérique. Ainsi dans un troisième article (Neurology 2021), nous avons montré que la latéropulsion évaluée avec la Scale for Contraversive Pushing (SCP) était une trinité constituée par l'inclinaison du corps, la poussée et la résistance, correspondant à une orientation altérée du corps contre la gravité en lien avec une graviception altérée. En impliquant le référentiel du « droit-dessus » par analogie au « droit-devant » impliqué dans le syndrome de négligence spatiale, la latéropulsion pourrait correspondre à une forme de négligence spatiale. Une telle hypothèse suggère l’existence dans le cerveau humain de cartes 3D impliquant le modèle interne de la verticalité. Dans un quatrième article (Neurology 2021), publié en tant que « companion article», nous avons montré que la latéropulsion était le principal facteur altérant l'équilibre et les troubles de la marche, en particulier après un AVC de l'hémisphère droit où la latéropulsion expliquait ≥90% des troubles de l'équilibre et ≥66% des troubles de la marche.Les articles suivants correspondent à des études longitudinales, toujours réalisées avec le jeu de données DOBRAS. Nous avons réalisé une étude longitudinale portant sur la récupération de la latéropulsion, la récupération de l'équilibre et le responsiveness de leurs outils d'évaluation (en préparation). Nous également proposons une revue narrative visant à synthétiser la clinométrie des outils actuels utilisés pour évaluer la latéropulsion, conformément aux guidelines COSMIN (en cours de soumission). Nous avons aussi analysé l'effet des White Matter Hyperintensities (WMHs) sur la latéropulsion et la récupération de l'équilibre. Nous avons constaté que les WMH étaient un biomarqueur délétère pour la récupération de l'équilibre, dont les effets étaient plus significatifs sur la stabilisation du corps que sur l'orientation du corps (un publié et un soumis dans Ann Phys Rehabil Med).Enfin en troisième et dernière partie est une discussion générale.