Traitement du visage dans un environnement multiracial : expérience différentielle en reconnaissance faciale, catégorisation faciale et détection de parenté

Face processing in a multiracial environment : differential experience in face recognition, face categorisation and kinship detection.

• Auteur / Autrice : Pei Jun Woo
• Direction : Olivier Pascalis
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences cognitives, psychologie et neurocognition
• Date : Soutenance le 06/05/2021
• Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de psychologie et neurocognition (Grenoble ; Chambery ; 1996?-....)
• Jury : Président / Présidente : Roberto Caldara
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Olivier Pascalis, Gabriel Xiao
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Gudrun Schwarzer, Laura Bosch Galceran

Mots clés

Mots clés contrôlés

Malaisie

Typologie (anthropologie physique)

Perception des visages

Mots clés libres

Développement

La reconnaissance des visages

Malaisie

Ore

Face recognition

Malaysia

Development

Résumé

La capacité de reconnaître et de catégoriser les visages présente des avantages sociaux. Cette thèse aborde deux questions: 1) comment l'expérience différentielle affecte le développement du traitement du visage, pour la reconnaissance et la catégorisation des visages et 2) comment l'expérience différentielle affecte la façon dont les enfants utilisent les indices phénotypiques (La couleur de la peau) pour détecter la parenté relation. 4 études ont été menées : l'effet de l'expérience différentielle (EDE) sur la reconnaissance faciale des nourrissons (étude 1) ; L'EDE chez les enfants et la reconnaissance faciale des adultes (étude 2); L'EDE sur la catégorisation des visages par les enfants (étude 3) et l'EDE sur la détection chez les enfants d'âge préscolaire des relations de parenté entre des visages étrangers (étude 4).Dans l'étude 1, la reconnaissance de visage a été comparée entre des nourrissons d'une population multiraciale (Malaisie) et ceux d'une population monoraciale (UK). Nous avons étudié la reconnaissance de nourrissons chinois de 4 et de 9 mois pour de visages du type du nourrissons (chinois), d'un autre type expérimentée (malais) et d'autres moins expérimentés (Caucasien). Les enfants de 4 mois reconnaissaient les visages féminins chinois, tandis que les enfants de 9 mois reconnaissaient les visages féminins chinois et malais. Les nourrissons ne reconnaissaient pas les visages masculins. Par contre les nourrissons britanniques reconnaissaient les visages des femmes et des hommes de leur propre type. Il semble que pour les nourrissons nés et élevés dans un environnement multiracial, il y a un changement d'un avantage de reconnaissance de la race propre fondé sur la femme à un avantage propre et éprouvé d'une autre race fondé sur la femme qui peut être lié à la vie sociale.Dans l'étude 2, l’effet de l’autre type a été étudié chez des adultes et des enfants malais. Les adultes développent une capacité égale à reconnaître leurs visages et ceux des autres types fréquemment exposés. Chez les enfants, le développement de l'avantage de la reconnaissance de son type par rapport à l'avantage de la reconnaissance des autres types à haute fréquence change durant l'enfance. Bien qu'il semble qu'une certaine exposition à d'autres visages raciaux joue un rôle, la relation entre l'exposition et la reconnaissance faciale est difficile à comprendre, ce système cognitif est encore malléable pendant l'enfance.Dans l’étude 3, nous avons étudiés la catégorisation de visages par des enfants malaisiens et des adultes (a) de leur propre type, (b) d’autre type à haute fréquence et (c) à basse fréquence. L'avantage de la catégorisation des autres types a été trouvé dans les données d'exactitude des adultes malais. Il est particulièrement important de constater que les enfants et les adultes malaisiens chinois ont catégorisé plus rapidement les visages chinois de leur propre type que les visages malais. Ainsi, l'avantage de la catégorisation de l'autre type semble être davantage un avantage pour les catégories raciales de moindre expérience, que ces catégories de visage soient de son propre type ou non.Dans l'étude 4, nous avons examiné si la capacité de détecter la parenté dans des visages non apparentés chez les enfants d'âge préscolaire était influencée par leur exposition à différents visages raciaux. Nous avons comparé les enfants d'âge préscolaire t élevés dans un environnement multiracial (Malaisie) ou monoracial (France). L'environnement multiracial a donné un avantage dans la détection des performances de parenté, les enfants issus de familles métisses étaient meilleurs dans la performance des tâches de correspondance de parenté. Les résultats suggèrent qu'une expérience directe avec des familles métisses est peut-être une clé pour que les enfants comprennent l'héritage biologique.Nos résultats fournissent des informations sur l'EDE en matière de reconnaissance faciale, de catégorisation et de détection de parenté.

The ability to recognize and categorise different faces proficiently has social advantages. This thesis addresses two questions: 1) how differential experience affects the development of face processing, specifically in two areas: recognition and categorising of faces and 2) how differential experience affects the way children use phenotype cues in detecting kinship relation. Four studies were conducted: The effect of differential experience (EDE) in infants face recognition (Study 1); The EDE in children and adult face recognition (Study 2); The EDE on children categorisation of faces (Study 3) and the EDE on pre-schoolers detection of kinship relations among stranger faces (Study 4)In study 1, face recognition was compared between infants from a multiracial population (Malaysia) and infants from a monoracial population (UK). We investigated face recognition of 4 and 9 months old Chinese infants from Malaysia using female and male faces that are of infants own-race (Chinese), experienced other-race (Malay) and less experienced other-race (Caucasian White). 4-month-olds recognized Chinese female faces, while 9-month-olds recognized Chinese and Malaysian female faces. Infants did not recognize male faces. British infants, on the other hand, recognized the faces of women and men of their own type. It appears that for infants born and raised in a multiracial environment, there is a developmental shift from a female based own-race recognition advantage to a female based own and experienced other-race advantage that may relate to infants’ social and caregiving experiences.In study 2, the other race effect was investigated in Malaysian adults and children. In adults, with increasing exposure to multi-races over the years, Malaysian adults develop equal ability to recognise own and frequently exposed other-race faces. In children, development of own-race recognition advantage to high-frequency other-race recognition advantage begins to change in childhood. While it appears that certain exposure to other-race faces affects the ORE, the relationship between exposure and face recognition is inconsistent within the Malaysian children tested indicating the ORE is still malleable during childhood.In study 3, 7 and 9-year-old Malaysian children and adult’s categorization of (a) own-race, (b) high-frequency other-race and (c) low-frequency other-race faces were investigated. Whereas the other-race categorization advantage was found in the accuracy data of Malay adults, other aspects of performance were supportive of either the social categorization or perceptual expertise accounts and were dependent on the race (Malay vs. Chinese) or age (child vs. adult) of the participants. Of particular significance is the finding that Malaysian Chinese children and adults categorized own-race Chinese faces more rapidly than high-frequency other-race Malay faces. Thus the other-race categorization advantage seems to be more an advantage for racial categories of lesser experience regardless of whether these face categories are own-race or other-race.In study 4, we examined whether the ability to detect kinship in unrelated faces in preschool children was influenced by their exposure to different race faces. We compared pre-schoolers born and raised in a multiracial environment (Malaysia) and those raised in a monoracial environment (France). The multiracial environment did give an advantage in detection of kinship performance, pre-schoolers from mixed-race families were better in the kinship-matching task performance. The results suggest that perhaps a direct experience with mixed race families is a key for children to understand biological inheritance.Taken together, the results provide insights on the EDE in face recognition, categorisation and kinship detection.