Etude de la marche chez la personne atteinte de spondylarthrite axiale
Auteur / Autrice : | Julie Soulard |
Direction : | Nicolas Vuillerme, Jacques Vaillant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mouvement et comportement pour la santé et l'autonomie |
Date : | Soutenance le 22/02/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale ingénierie pour la santé, la cognition, l'environnement (Grenoble ; 1995-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Autonomie, Gérontologie, E-santé, Imagerie & Société (Grenoble) |
Jury : | Président / Présidente : Athan Baillet |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Vuillerme, Jacques Vaillant, France Mourey, Djamel Bensmail | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Allali, Davy Laroche, Sylvie Nadeau |
Mots clés
Résumé
La spondylarthrite axiale (SpA) est une maladie chronique rhumatismale provoquant des douleurs inflammatoires au niveau de la colonne vertébrale et du bassin, ainsi qu’une raideur matinale qui peuvent avoir des conséquences délétères sur la fonction physique. La SpA commence chez les jeunes adultes, pouvant ainsi entrainer absentéisme et perte de productivité au travail. Régulièrement associée à la fatigue et la dépression, cette maladie a également un impact négatif sur la posture, les amplitudes articulaires des membres inférieurs, la force musculaire et les fonctions du pied. Il est possible que ces symptômes cliniques puissent altérer la marche des personnes atteintes de SpA, et par conséquence leur autonomie, leur indépendance et leur qualité de vie.Dans ce contexte, en l’absence de connaissances scientifiques sur le sujet, l’objectif principal de ce travail doctoral était de caractériser la marche des patients atteints de SpA. Pour répondre à cet objectif, deux revues systématiques de la littérature ont dans un premier temps été conduites, sur la marche et la spondylarthrite ankylosante (i.e. la forme radiologique de la SpA : SA) d’une part, sur la marche et la SpA, d’autre part. Les résultats de ces deux revues ont montré que peu d’études ont évalué la marche dans la SpA, et qu’aucune d’entre elles n’a comparé les caractéristiques de marche à celles de volontaires sains dans la SpA.Ces conclusions nous ont, dans un second temps, encouragés à concevoir et mettre en oeuvre une étude originale de cohorte prospective. Trois sous-objectifs complémentaires y ont été successivement adressés. Il s’agissait (1) d’évaluer la reproductibilité intra-session des paramètres spatiotemporels de la marche obtenus au moyen de capteurs inertiels positionnés au niveau des pieds, chez des volontaires sains d’une part, et des patients atteints de SpA d’autre part ; (2) de comparer les paramètres spatio-temporels de la marche de patients atteints de SpA à ceux de volontaires sains appariés en genre, âge, poids et taille, et étudier l’effet de la douleur sur les paramètres de marche ; et enfin (3) de comparer les effets de la double tâche sur les paramètres spatio-temporels de la marche chez ces mêmes participants.Nos résultats ont montré que : (1) les paramètres spatio-temporels de la marche étaient reproductibles chez des volontaires sains et des patients atteints de SpA en conditions de simple et double tâche ; (2) les patients atteints de SpA présentaient une diminution de la vitesse de marche, de la longueur de l’enjambée et de la cadence associée à une augmentation du temps de double appui par rapport à des volontaires sains ; la douleur pouvait expliquer la diminution de la cadence observée chez les patients atteints de SpA, mais pas les différences observées pour les autres paramètres spatio-temporels de la marche ; (3) la double tâche entrainait une diminution de la vitesse de marche et de la longueur de l’enjambée associée à une augmentation du temps de double appui comparables chez les patients atteints de SpA et les volontaires sains.Dans leur ensemble, les résultats de ce travail doctoral ont montré que les patients atteints de SpA présentaient une marche précautionneuse avec une diminution de la vitesse et de la longueur de l’enjambée, et que les paramètres spatio-temporels de la marche étaient altérés en double tâche. Ces résultats ouvrent des perspectives de travail intéressantes. Elles visent d’une part à déterminer les facteurs responsables des altérations de la marche dans la SpA, et d’autre part à évaluer si, et dans quelle mesure, les paramètres de marche pourraient prédire l’évolution de la maladie. Les retombées cliniques sont prometteuses et importantes puisqu’il s’agit d’être en mesure, à terme, de délivrer des interventions ciblées et personnalisées chez des patients atteints de SpA.