Thèse soutenue

Modification chimique et applications multifonctionnelles de nanocellulose

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Auteur / Autrice : Ge Zhu
Direction : Alain Dufresne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Matériaux, mécanique, génie civil, électrochimie
Date : Soutenance le 27/10/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux bio-sourcés et l’impression fonctionnelle (Grenoble, Isère, France ; 1985-....)
Jury : Président / Présidente : Nadia Mollard-El Kissi
Rapporteurs / Rapporteuses : Ana Villares, Etienne Fleury

Mots clés

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Résumé

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L’objectif de ce projet est d'étudier les propriétés de la nanocellulose et son application dans les nanocomposites et les matériaux fonctionnels avancés. Afin d'obtenir un effet synergique de renforcement et de réticulation à l'interface entre la nanocellulose hydrophile et une matrice de caoutchouc hydrophobe, des groupes thiol actifs (-SH) ont été introduits à l'extrémité réductrice des nanofibres de cellulose (CNF) tout en préservant les groupes hydroxyle (-OH) de surface, formant ainsi un réseau percolant stable dans les nanocomposites. Les nanocomposites ont été obtenus par coulée et évaporation d'un mélange de CNF modifiées dispersées et de caoutchouc naturel (NR) sous forme de latex, dans lequel des liaisons transversales covalentes ont été formées entre les groupes thiol et les doubles liaisons de la matrice NR via des réactions thiol-ène initiées par photochimie. La forte interaction interfaciale entre la matrice NR et les CNF modifiées aux extrémités a été caractérisée par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR). Les propriétés structurelles et mécaniques des nanocomposites ont été évaluées par microscopie électronique à balayage (MEB), analyse mécanique dynamique (DMA) et tests de traction mécanique. Cette méthode très efficace est respectueuse de l'environnement et utilise des matériaux renouvelables. Elle peut également être utilisée pour renforcer d'autres caoutchoucs. Pour préparer des composites fortement conducteurs avec un faible seuil de percolation, une facilité de mise en forme et des propriétés mécaniques adéquates, une stratégie efficace et facile à mettre en œuvre a été présentée pour préparer des nanocomposites de nanocristaux de cellulose (CNC)/oxyde de graphène (GO)/caoutchouc naturel (NR) présentant un réseau conducteur hiérarchique en 3D. En raison de la bonne dispersibilité et de la nature amphiphile des CNC, des nanohybrides CNC/GO bien dispersés ont été préparés. Les interactions par liaison hydrogène entre la CNC et le GO ont grandement amélioré la stabilité des nanohybrides CNC/GO. Les nanohybrides CNC/GO ont été introduits dans un latex NR sous sonication et le mélange a été coulé et évaporé. Les nanohybrides CNC/GO auto-assemblés se sont dispersés de manière préférentielle dans l'interstice entre les microsphères de latex, permettant la construction d'un réseau conducteur hiérarchique en 3D. Les composants spécialisés biosourcés sont apparus comme une tendance prometteuse pour limiter l'utilisation des dérivés du pétrole. À l'inverse, l'utilisation actuelle des systèmes électroniques a conditionné l'émission d'ondes électromagnétiques, qui interfèrent avec les dispositifs de haute précision et nuisent à la santé humaine. Ainsi, des aérogels à base de nanocellulose, robustes, ultralégers et conducteurs, associés à des nanotubes de carbone, apparaissent comme un biomatériau de blindage contre les interférences électromagnétiques (EMI) pour réduire la dispersion des micro-ondes émises ou reçues d'un appareil. Un système d'aérogel fiable a été étudié pour dévier les radiations en intégrant des nanofibrilles de cellulose tempo-oxydées (TCNF), des nanocristaux de cellulose cationiques (CNC) et de l'alginate de sodium (SA), avec des nanotubes de carbone (CNT) à différentes concentrations. Après avoir induit la gélification, les aérogels ont été obtenus par lyophilisation. Selon les données du potentiel zêta et de l'analyse FTIR de la nanocellulose, le squelette de l'aérogel a été formé par l'attraction électrostatique et les liaisons H entre la matrice cellulosique et les nanocharges. Enfin, des aérogels légers, très poreux, fortement conducteurs, mécaniquement résistants et protecteurs contre les EMI ont été obtenus, prouvant leur potentiel à être utilisés comme éléments de blindage verts et légers contre les rayonnements électromagnétiques.