Etude de la diversité moléculaire des oligosaccharides solubles d’hémicellulose issus d’autohydrolysats de bois
Auteur / Autrice : | Juliette Francillon |
Direction : | Christine Chirat, Claire Boisset-Helbert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Matériaux, Mécanique, Génie civil, Electrochimie |
Date : | Soutenance le 25/06/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Ingénierie - matériaux mécanique énergétique environnement procédés production (Grenoble ; 2008-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de génie des procédés pour la bioraffinerie, les matériaux bio-sourcés et l’impression fonctionnelle (Grenoble, Isère, France ; 1985-....) |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Baup |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ana Paula Duarte, Pierre-Yves Pontalier |
Mots clés
Résumé
La définition de nouveaux modes de consommation et la fin progressive de l’ère pétrolière s’imposent à nous comme piliers pour assurer un avenir soutenable aux générations futures. C’est dans ce sens que la bioraffinerie au sens large a un rôle majeur à jouer aujourd’hui et qu’elle a été désignée comme concept clé d’exploitation durable d’une ressource renouvelable qu’est la biomasse végétale pour la production d’énergie, de matériaux et de produits chimiques, mais aussi de produits pour l’alimentation animale et la santé humaine. Dans ce contexte, cette thèse vise à valoriser les hémicelluloses du bois dans le cadre d’une bioraffinerie lignocellulosique intégrée à la production de fibres de cellulose. Ces hétéropolysaccharides complexes représentent 30% du bois et sont les deuxièmes biopolymères les plus abondants sur terre. Dans ce projet, ils sont donc extraits par solubilisation en amont du procédé papetier par un prétraitement nommé autohydrolyse. Ce traitement relativement propre car consommant peu d’énergie et n’utilisant aucun produit chimique, est choisi pour la production d’hémicelluloses à partir de mélanges de copeaux de bois industriels de feuillus et de résineux. Il s’agit du seul moyen de production d’hémicelluloses issue du bois déjà utilisé à échelle industrielle. La caractérisation des hydrolysats résultants est complexe car ils contiennent des composés de nature chimique très différente dont la composition varie grandement avec l’essence de bois et la sévérité du traitement. Le principal objectif de cette thèse est de définir un schéma de méthodes analytiques applicable et adaptable à tout type d’hydrolysat, afin d’en isoler et cartographier les familles d’hémicelluloses.L’étude de la diversité moléculaire des oligosaccharides solubles contenus dans ces autohydrolysats de bois, produits à basse et haute température (150 et 170°C), passe par plusieurs étapes de purification et d’analyse. D’abord les oligomères sont classés et séparés des impuretés en fonction de leur taille grâce à l’emploi de l’ultrafiltration membranaire. Puis la lignine et les produits de dégradation des sucres formés lors de l’autoprotolyse sont éliminés des hydrolysats par adsorption sur des grains de charbon actif. L’optimisation et la combinaison de ces deux techniques de purification adaptées à l’essence de bois et la température d’extraction utilisées permettent ainsi d’obtenir des mélanges d’oligosaccharides moins polydispersés que l’hydrolysat de départ et purs en oligosaccharides d’hémicelluloses à 99%. Cependant ces traitement engendrent des pertes en oligosaccharides, de l’ordre de 70 à 80% en masse sèche par rapport à l’hydrolysat de départ. Elles sont dues à l’adsorption sur le charbon actif ou au passage à travers les pores des membranes de filtration. Ces mélanges sont donc plus aptes à être fractionnés par chromatographie liquide d’exclusion stérique et analysés par spectrométrie de masse. Il s’agit de la dernière partie expérimentale de cette étude. La chromatographie d’exclusion stérique a notamment permis la quantification et la séparation entre oligomères chargés d’acides hexuroniques et oligomères neutres à la fois des hydrolysats de feuillus et de résineux produits à haute température. Pour certaines fractions l’élimination des complexes lignine hydrates de carbone récalcitrant à l’adsorption au charbon actif a pu être réalisée ainsi que l’isolation de certaines molécules bioactives de faible degré de polymérisation (valorisables en produits nutraceutiques).Mots clés : Bioraffinerie, Autohydrolyse, Hémicelluloses, Oligosaccharides Solubles, Chimie du Bois, Chimie Analytique, Charbon Actif, Ultrafiltration, GFC, MALDI-TOF MS, GC-FID, HPAEC-PAD