Théorie et pratique du populisme par la gauche radicale : une analyse comparée de Podemos et La France insoumise
Auteur / Autrice : | Laura Chazel |
Direction : | Christophe Bouillaud, Javier Franzé, Dorota Dakowska |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences politiques |
Date : | Soutenance le 06/12/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes en cotutelle avec Université Complutense de Madrid (1836-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Gonthier |
Examinateurs / Examinatrices : Carole Bachelot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Federico Tarragoni, Luke March |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’ambition de cette thèse est d'analyser la pratique et la théorisation du populisme par les partis de gauche radicale à partir d’une analyse comparée entre les cas Podemos (en Espagne) et La France insoumise (en France). La recherche académique a montré qu’après la chute du communisme en Russie et en Europe de l’Est (1989-1991), la gauche radicale européenne a réagi de différentes manières à son propre effondrement. Cette thèse se concentre sur un nouveau type de partis politiques nés de ce déclin : les partis socialistes populistes. Pour ces partis, l’objectif affiché n’est plus de « rassembler la gauche » mais de « fédérer le peuple » contre les élites afin que le peuple retrouve sa souveraineté. Au cours de la dernière décennie, après la « Grande Récession » de 2008, le populisme semble s'être progressivement imposé comme un nouveau modèle pour une partie importante de la gauche radicale européenne qui souhaitait « prendre d'assaut le ciel ». Mais alors que l'étiquette « populiste » a été imposée « par le haut » – par les politistes et les médias de masse – cette thèse cherche également à se pencher sur la revendication, la réflexivité et l'appropriation du populisme par les acteurs politiques impliqués (leaders et militants). Peu d’analyses ont en effet abordé la question de la volonté de ces acteurs politiques, de l'intensité de leur adhésion au populisme, et de leur objectif. Par conséquent, il s’agit pour nous d'expliquer le phénomène populiste en considérant deux dimensions : le mouvement des pratiques (adoption d’un discours populiste) et le mouvement des idées (mobilisation du populisme comme nouvelle référence théorique). La thèse révèle que l'adoption d'un discours populiste par les leaders et les militants de ces partis a été stratégiquement pensée (conquête du pouvoir), en même temps qu’il y a eu une adhésion (partielle) aux idées populistes (changement de paradigme théorique). Les résultats suggèrent que cette évolution pourrait être durable à moyen terme, voire pourrait restructurer la famille de la gauche radicale à long terme.