Thèse soutenue

Europe, emploi, territoires et université : mémoire d'expériences

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Auteur / Autrice : Philippe Cuntigh
Direction : Simon Persico
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences politiques
Date : Soutenance le 21/09/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France)
Jury : Président / Présidente : Thierry Berthet
Examinateurs / Examinatrices : Christine Musselin, Pauline Prat
Rapporteurs / Rapporteuses : Éric Verdier, Pierre Mathiot

Résumé

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Ce rapport est un mémoire d'expériences personnelles et professionnelles visant l'obtention d'un doctorat par Validation des Acquis de l’Expérience. Il s'articule autour d'une présentation synthétique de plusieurs recherches articulées à quatre objets thématiques - Europe, Emploi, Territoires et Université - dont seuls les résultats essentiels sont rapportés. Ces travaux ont porté sur des périodes comprises entre 1981 et 2021.Dans la décennie 90 où les travaux de science politique sur les questions d’européanisation en étaient à leurs balbutiements, notre interrogation portait sur la capacité des instruments de l’Union à donner une texture européenne aux politiques publiques en France et plus largement à contribuer, par une européanisation des pratiques, à une intégration européenne des modes d'action publique. Il est apparu que l'ensemble des normes, règles ou principes communautaires n'avait encore qu'une capacité toute relative à européaniser les politiques françaises. La question qui semblait alors se poser était celle du rapport entretenu entre le processus de décentralisation et celui de l'intégration française à un espace public européen en construction. Pour être intimement liés, il n'en demeurait pas moins que les enjeux de l'un semblaient encore souvent occulter les enjeux de l'autre.Sur les politiques de l’emploi, les travaux rapportés montrent l’émergence entre 1980 et 2000 de systèmes locaux pour l’emploi, et l’avènement, sur la première décennie 2000, d’une troisième voie conciliant flexibilité et sécurité. Sur la période, l’État-social fait une place plus importante à la responsabilité de l’individu et invite à penser la relation aux marchés du travail en dynamique, privilégiant la mobilité et la sécurisation des transitions à la stabilisation des états d’emploi.Sur les liens territoires et université, les travaux, nourris d’observations participantes, ont permis de mettre en évidence des configurations territoriales singulières préfigurant à partir de 2010 de possibles systèmes locaux d’enseignement supérieur et de recherche, suivant le modèle d’une université « en nuage » et organisée selon un modèle fractal. Il est toutefois montré que les logiques universitaires de concentration métropolitaine laissaient encore peu de place aux logiques de reterritorialisation spatiale de la ressource universitaire, en dehors de l’émergence de quelques ancrages suivant une double perspective d’empowerment des individus et de développement des capabilités territoriales.En conclusion, le rapport ouvert deux perspectives de recherche, l’une portant sur l’émergence de secteurs différenciés à l’université répondant à deux logiques aux référentiels distincts. La première met en tension un principe de recherche d’excellence de niveau mondial à une volonté d’ancrage territorial au service du développement économique régional (Université rankée vs université ancrée). La seconde porte sur l’émergence d’une Université en conflit de valeurs selon une deuxième ligne de partage mettant en tension élitisme académique “universitas” (Sorbonne) versus élitisme économique (Bologne).