Thèse soutenue

RENOVAC - Recours et non-recours à la vaccination : Analyse du comportement et développement d’interventions.

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Auteur / Autrice : Céline Bodelet
Direction : Aurélie Gauchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie clinique et pathologique
Date : Soutenance le 06/07/2021
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire interuniversitaire de psychologie - Personnalité, cognition et changement social (Grenoble ; Chambéry ; 2005-...)
Jury : Président / Présidente : Olivier Desrichard
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Fall
Rapporteur / Rapporteuse : Marie Préau, Anne-Marie Étienne

Résumé

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En France, l’hésitation vaccinale est croissante. Aussi, les recommandations de seuil de vaccination de la Haute Autorité de Santé ne sont pas atteintes. Augmenter les taux de vaccination pour certains vaccins est un objectif de santé publique. Ce présent travail propose de contribuer à l’apport de pistes via l’analyse de facteurs impactant le comportement vaccinal ainsi que via l’évaluation de l’efficacité d’interventions.Dans ce cadre, deux vaccins ont été étudiés, à savoir le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) et le vaccin contre la grippe. Trois essais randomisés contrôlés avant-après, testaient l’impact de la planification sur le comportement et l’intention. Les deux groupes, expérimental et contrôle, recevaient un questionnaire à compléter, mais seul le groupe expérimental recevaient la partie planification. Le comportement et l’intention étaient questionnés avant et après l’intervention (trois mois après). Pour les deux études portant sur le vaccin antigrippal, les résultats n’ont pas indiqué d’effet significatif de l’intervention sur le comportement. Seule l’intention a augmenté significativement avant-après intervention et ce, dans les deux études. L’objectif et la méthode de l’étude portant sur le vaccin contre les HPV, étaient similaires aux deux études précédentes. L’échantillon était constitué de parents d’adolescentes. Les résultats n’ont montré d’effet ni sur le comportement, ni sur l’intention.Afin de comprendre le rôle du statut socio-économique dans la vaccination, une quatrième étude testait l’impact de la menace perçue chez les soignants catégorisés comme ayant un statut socio-économique faible, sur le sentiment de compassion et sur l’intention vaccinale. Selon les résultats, la menace n’impacterait pas le sentiment de compassion. De plus, un sentiment de compassion élevé semblait les protéger de la menace.Enfin, une dernière étude testait, par le biais d’une méta-analyse, l’efficacité de recommandations issues de la science du changement de comportement via des interventions sur la vaccination. Les recommandations étudiées portaient sur le type de modèle choisi, la qualité de l’implémentation théorique et l’efficacité des techniques de changement de comportement (BCTs). Cette méta-analyse incluait seulement des essais randomisés contrôlés. La Taxonomie des BCTs version 1 a permis de coder les BCTs présentes au sein des interventions. Les résultats de cette revue permettent une meilleure compréhension de l'apport des recommandations de la science du changement de comportement dans le cadre de la vaccination.Pour conclure, nous estimons et discutons de l’impact de la planification dans le cadre de la vaccination. Nous proposons une nouvelle explication des différences du taux vaccinal entre les catégories de soignants via d’autres aspects théoriques à savoir, le statut socio-économique, la compassion et la menace perçue. Nos résultats sur les recommandations de la science du changement de comportement apportent, aux interventionnistes travaillant dans la vaccination, des réponses quant à leur efficacité ainsi qu’une meilleure compréhension de ceux-ci. Enfin, nous apportons des perspectives de recherche concernant la COVID-19.