Se mettre en jeu : enquêter dans le Népal rural par le théâtre déclencheur
Auteur / Autrice : | Lise Landrin |
Direction : | Myriam Houssay-Holzschuch, Isabelle Sacareau |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 15/03/2021 |
Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Pacte, laboratoire de sciences sociales (Grenoble, Isère, France) |
Jury : | Président / Présidente : Béatrice Collignon |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Gauthard, Tristan Bruslé | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michel Lussault, Xavier Bernier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse s’inscrit au croisement de la recherche-création, des épistémologies des savoirs situés et des méthodes de terrain participatives chez les géographes. À partir de la mise en place d’une méthode dite de « théâtre déclencheur » dans le village de Sirubari dans le centre-ouest du Népal, ce travail analyse une pratique immersive et collective de mise en scène. Accompagnée de la metteuse en scène népalaise Pariksha Lamichhane, cette méthode a impliqué cinq groupes de théâtre, tous participant à des ateliers de création avant d’élaborer des performances publiques. Mon étude propose donc d’entrevoir la scène comme un espace d’enquête privilégié, dont l’enjeu est de représenter des espaces absents, de mobiliser des langages corporels, des émotions et des voix poétiques pour donner à voir des interprétations situées de la vie quotidienne. En étudiant successivement « le lieu théâtral », « le dispositif scénique » et « l’espace de la performance », j’interroge la manière dont le langage théâtral transgresse des rôles établis en rendant visible des voix d’ordinaire marginalisées. Parce qu’il invite un collectif à prendre part aux enjeux de société, je suggère que le théâtre permet d’investir collectivement un espace de jeu qui laisse des futurs ouverts. Dispositif résolument expérimental, le théâtre crée des données qui sont utiles aux géographes mais crée aussi des pouvoirs d’agir. Toutefois, parce que l’engagement collectif dans cette pratique est élevé, parce que les sujets abordés par les corps sont souvent intimes et tabous, cette thèse interroge l’éthique de la pratique. En généralisant une méthode à partir d’un cas d’étude au Népal, ce travail souhaite finalement contribuer à nourrir des liens entre théâtre et géographie, dans la perspective d’un renouvellement épistémologique et politique des savoirs.