Thèse soutenue

Effet de l’humidité, de la température et de la fréquence sur la tenue en fatigue de l’alliage d’aluminium 7175 T7351

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Auteur / Autrice : Sarah Saanouni
Direction : Gilbert Hénaff
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique des solides, des matériaux, des structures et des surfaces
Date : Soutenance le 14/12/2021
Etablissement(s) : Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique (Poitiers ; 2018-2022)
Partenaire(s) de recherche : Entreprise : Airbus Industrie
Laboratoire : Institut Pprime / PPRIME
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Christine Blanc, Jean-Christophe Ehrström, James T. Burns, Thomas Billaudeau
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Yves Buffière, Xavier Feaugas

Résumé

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Dans une quête de recherche d’amélioration du niveau de confiance dans la prédiction des durées de vie de pièces d’aéronefs sujettes à la fatigue, la compréhension des mécanismes induits par les interactions environnement-fatigue est fondamentale. Ce projet de thèse cible l’étude des effets des environnements représentatifs des conditions de vols en altitude et au sol sur la tenue en fatigue d’un alliage d’aluminium particulièrement utilisé pour les pièces de renforts du fuselage. La compréhension de l’effet de la température, de l’humidité et des basses fréquences sur la durée de vie en fatigue mais surtout sur la propagation de fissures d’un alliage 7175 T7351 est donc indispensable pour améliorer la prédictibilité de pièces soumises à des sollicitations de fatigue sous divers environnements et temps d’exposition. La première partie de ces travaux consiste, à partir de résultats macroscopiques d’endurance et de propagation de fissure, d’établir un ordre de prédominance de chacun des paramètres sur la durée de vie totale ainsi que sur la résistance à la propagation. Il s’avère que ce matériau à l’état sur-revenu ne présente pas de sensibilité significative de la durée de vie totale du matériau aux divers environnements explorés. En outre la diminution de la fréquence entraine une augmentation des cinétiques de propagation, alors que la diminution importante de l’humidité entraine une augmentation de la résistance à la propagation. Quel que soit l’environnement considéré, d’inerte à air très humide, le mode de propagation correspond systémiquement au stade II avec un mode de rupture de type quasi clivage. Les analyses de faciès de rupture révèlent néanmoins un effet de l’environnement sur le marquage des stries, clairement visibles sous air humide alors qu’elles présentent un aspect « froissé » et sont difficilement détectables sous environnement inerte. Par ailleurs, une augmentation de l’humidité dans l’air et l’abaissement de la fréquence jusqu’à 10-4Hz conduisent à des cinétiques de fissuration globalement similaires. Néanmoins, cette même diminution de fréquence sous air sec serait probablement responsable d’une diminution importante de la résistance à la propagation par rapport à ce qui est observé sous air humide. Des analyses complémentaires ont été menées notamment pour évaluer l’effet de l’exposition à l’environnement sur l’activité plastique en pointe de fissure et estimer la quantité d’hydrogène piégé. La confrontation de ces résultats met en relation une augmentation d’hydrogène piégé avec importante rotation du réseau et particulièrement localisée en pointe de fissure dans un cas de taux d’exposition élevé à l’air humide. Cette analyse plaide en faveur d’une action de l’hydrogène lors du couplage environnement fatigue du matériau sous air humide de type HELP (Hydrogen Enhanced Localized Plasticity) et/ou AIDE (Adsorption Induced Dislocations Emissions).