Thèse soutenue

Modélisation de la pyrolyse des matériaux composites : Application au bois et composite carbone/époxy

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Auteur / Autrice : Xiaowen Qin
Direction : Thomas RogaumeBenjamin BatiotFranck Richard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Energétique, thermique, combustion
Date : Soutenance le 04/02/2021
Etablissement(s) : Chasseneuil-du-Poitou, Ecole nationale supérieure de mécanique et d'aérotechnique
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences et ingénierie des matériaux, mécanique, énergétique et aéronautique (Poitiers ; 2009-2018)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pprime / PPRIME
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pascal Boulet, Jean Lachaud, Virginie Drean
Rapporteurs / Rapporteuses : Alexis Coppalle, Bernard Porterie

Résumé

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Les matériaux composites prennent une place importante dans les applications industrielles ou plus largement dans notre vie courante. Les composites synthétiques substituent les matériaux métalliques en raison du gain de poids pour des propriétés mécaniques identiques. Ce type de matériaux est largement répandu dans les domaines du transport et du stockage de l’énergie. Les composites naturels (bois) sont également très utilisés notamment dans le domaine de l’habitat. L’inconvénient de ces matériaux réside dans leur difficulté à maintenir leurs caractéristiques mécaniques en cas d’incendie ; l’étude de leur tenue au feu est donc un enjeu majeur. Ce travail de thèse vise à développer un modèle numérique de décomposition d’un matériau composite soumis à un flux de chaleur. La simulation de différents cas d’attaque thermique permet d’étudier les interactions entre les processus de transferts de masses, de chaleur et de réactions chimiques au sein du solide. Le modèle développé, 3D décrit les transports au sein des pores du matériau à l’échelle de Darcy. Le transfert de chaleur par conduction est écrit sous forme tensoriel permettant de définir des conductivités dans les 3 directions de l’espace. Pour les 2 types de matériaux, un schéma réactionnel multi-étapes est défini afin de décrire le processus de pyrolyse. Les essais en cône calorimètre qui ont servi à développer le modèle ont été réalisées sous atmosphère inertes (N2) ce qui permet « d’éliminer » la présence de la flamme à la surface du matériau ainsi que les réactions hétérogènes pouvant se produire en présence d’oxygène. Les conditions aux limites définis sont donc plus simples et mieux maitrisées car le caractère instationnaire de la flamme n’est pas pris en compte. Les schémas réactionnels se composent donc uniquement des réactions de pyrolyse excluant ainsi toutes réactions hétérogènes. Les gaz de pyrolyse sont assimilés à un gaz inerte. Les réactions intra-pores sont donc négligées et l’hypothèse de l’équilibre thermique locale entre les phases solides et le gaz environnant est assumée. La construction du modèle décomposition thermique des 2 types de matériaux suit une démarche de séparation des échelles. Les différents processus de transport de chaleur, de masses et de réactions chimiques sont étudiés séparément afin de s’affranchir des interactions et de valider séparément les modèles. Le modèle global est ensuite reconstruit afin de tenir compte de ces interactions. La dégradation thermique est d’abord étudiée à une échelle « 0D » afin de développer les schémas réactionnels. L’Analyse Thermogravimétrique est alors utilisée à cette étape ou des expériences sont conduites à différentes vitesses de chauffage sous atmosphère inerte. Les phénomènes de transports au sein de la particule solide peuvent être négligés, la température de la particule est homogène et sa dynamique est connue. A cette étape, seul le processus de pyrolyse est mis en jeu. Les différentes familles de réactions sont identifiées et décrites au sein du modèle par des réactions apparentes de type Arrhenius. Les constantes cinétiques sont calculées par des méthodes mathématiques inverses. L’influence de la vitesse de chauffage sur le processus de pyrolyse est analysée. Une simulation 2D est réalisée à 2 vitesses de chauffages afin d’analyser l’évolution des gradients thermiques et de pression au sein de la particule. Les phénomènes de transports de chaleur et de masses sont pris en compte à l’échelle du matériau et étudiés par des expériences réalisées en cône calorimètre. A cette échelle, les phénomènes de transports de masses et de chaleur sont calculés. Des simulations sont réalisées pour 2 flux de chaleurs. Les interactions entre les processus de transport de masses, de chaleur et de pyrolyse sont étudiées en analysant les échelles locales de temps et de longueurs afin d’identifier quels sont les phénomènes limitant sur le processus global de décomposition thermique.