Paradigme de Posner du laboratoire au monde réel : orientation de l'attention en espace avant et arrière
Auteur / Autrice : | Rébaï Soret |
Direction : | Christophe Hurter, Vsevolod Peysakhovich |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences, comportement et cognition |
Date : | Soutenance le 19/11/2021 |
Etablissement(s) : | Toulouse, ISAE |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Aéronautique-Astronautique (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de recherche ENAC (Toulouse ; 2019-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Pierre Jessel |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Michel Boucheix, Anne-Hélène Olivier, Jean-Pierre Christian Bresciani, Pom Charras, Maxime Cordeil | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Michel Boucheix, Anne-Hélène Olivier |
Mots clés
Résumé
Cette thèse multidisciplinaire aux frontières des sciences cognitives et des sciences de l’informatique étudie la validité écologique du paradigme de Posner et les facteurs qui influencent la préparation du traitement de l’information visuospatiale. En effet, ce paradigme, qui est le plus utilisé pour étudier empiriquement nos capacités d’orientation attentionnelles n’a pas encore franchi les portes du laboratoire. Nous ignorons donc aujourd’hui encore, comment optimiser la sélection d’informations en orientant l’attention des individus à l’aide d’indice perceptif (flash lumineux, bip sonore, par exemple) dans des environnements complexes et écologiques tels que peuvent l’être les cockpits d’avions, les tours de contrôle aériennes, les stations spatiales ou les blocs opératoires. Nous avons utilisé de nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle (RV) et la réalité augmentée en remplacement de l’écran d’ordinateur standard habituellement utilisé pour administrer le paradigme de Posner. La réalité virtuelle nous a tout d’abord permis de tester ce paradigme dans un environnement immersif lorsque des actions concrètes doivent être réalisées par les individus. Dans cette première étude, les participants devaient récupérer le plus rapidement possible des ingrédients situés devant eux. Les résultats montrent des effets similaires au paradigme classique ce qui suggère sa transférabilité en environnement immersif et écologique. Une deuxième étude en réalité augmentée projetée a permis de confirmer ces résultats dans un environnement qui gagne encore en validité écologique. La vision à 360° de la RV nous a permis de prendre en compte un espace perceptif jusqu’alors délaisser dans les études sur le paradigme de Posner, l’espace situé derrière nous. En effet, dans de nombreuses situations du quotidien, l’information que nous devons prioriser se situe au-delà de l’espace frontal. Quelle méthode utilisée alors pour guider efficacement les individus dans ce genre de situation ? Pour répondre cette question, nous avons testé plusieurs versions modifiées du paradigme de Posner en RV. Ces expériences ont mis en évidence que des informations perçues par réflexion (miroir) entrainaient des temps de réaction différents qu’une même information perçut à travers une vitre. Il existerait donc une différence de traitement cognitive des informations perçues devant nous, selon qu’elle existe en réalité derrière ou devant nous. Utiliser des informations par réflexion pourrait donc permettre d’orienter l’attention en arrière. Une dernière expérience se propose de valider ce nouveau paradigme d’étude d’orientation attentionnel dans l’espace arrière en condition réelle. Cette expérience consiste en une tâche de Posner classique en laboratoire à laquelle ont été ajoutés des écrans tout autour du sujet associé à l’écran principal pour étudier ces effets d’information réflexive (effet miroir). La totalité des expériences de cette thèse a permis de déterminer une partie des facteurs qui impactent notre capacité à diriger notre attention dans l’espace (modalité perceptive, type d’indice, etc.). Nous avons pu démontrer la robustesse du paradigme de Posner dans des environnements écologiques et interactifs. C’est donc un outil de choix pour déterminer les caractéristiques des indices à utiliser pour optimiser les déplacements attentionnels dans ce type d’environnements. De plus, nous avons pu étendre son champ d’action en y intégrant l’espace situé en dehors de la vision frontale. Il est ainsi possible d’imaginer de nombreux outils de guidage fiable à moindre cout : en intégrant des projecteurs dans les stations spatiales ou les tours de contrôle aérien ; en ajoutant des informations miroirs ou en utilisant des miroirs déjà présents, comme dans le cadre de vol en formation ; ou encore en optimisant les programmes de formation en réalité virtuelle ou augmentée pour entrainer les pilotes et les chirurgiens.