L'art de penser de Simon Stevin (1548-1620) : réaliser l'unité des arts libéraux à la Renaissance

Simon Stevin's (1548-1620) Art of Thinking : Achieving the Unity of Liberal Arts in the Renaissance

• Auteur / Autrice : Jean Marie Coquard
• Direction : Giovanna Cleonice Cifoletti
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Histoire (option : Histoire des sciences)
• Date : Soutenance le 15/12/2021
• Etablissement(s) : Paris, EHESS
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
• Jury : Président / Présidente : Grégory Chambon
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Grégory Chambon, Alain Bernard, Catherine Secretan, Andrea Bréard, Christian Jacob, Sara Olivia Miglietti, Jeanne Peiffer
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Bernard, Catherine Secretan

Mots clés

Mots clés contrôlés

Critique et interprétation

Stevin, Simon (1548-1620)

Arts libéraux

Morale

Dialectique

Renaissance

Arithmétique

Mots clés libres

Simon Stevin

Arts libéraux

Arithmétique

Dialectique

Ethique

Nature

Simon Stevin

Liberal arts

Arithmetic

Dialectic

Ethics

Nature

Résumé

Entre 1582 et 1608, Simon Stevin publie pas moins de quatorze livres à Anvers et Leyde. Durant ces années, son statut a évolué : marchand, professeur, étudiant, ingénieur, courtisan. Beaucoup de ces ouvrages se font référence les uns les autres et correspondent aux pratiques des milieux dans lesquels le flamand a appartenu. Alors que la variété des thématiques traitées est impressionnante, les cloisonnements disciplinaires et historiographiques ont fait que la cohérence de ces écrits n’a pas été évaluée à sa juste mesure.A la croisée de l’histoire socioculturelle des mathématiques et de l’anthropologie des savoirs, cette thèse se donne comme objectif de lire transversalement le corpus composé de publications de Stevin. Il s’agit de contextualiser et de placer chacun des textes dans le milieu pertinent et dans les articulations disciplinaires de l’ingénieur brugeois. Nous cherchons ainsi à reprendre certaines questions classiques de l’histoire des sciences et à enrichir notre compréhension des mathématiques de la fin de la Renaissance dans les Provinces-Unies.Dans cette étude, nous montrons que le corpus de Stevin est très cohérent, qu’il porte sur le noyau même de la connaissance. Cet art de penser est bâti sur la mise en relation des arts libéraux, de l’éthique pratique et d’une physique. Nous montrons que les arts libéraux universitaires sont déplacés par la prise en considération des pratiques des artisans et des marchands, grâce à une forte réflexion sur la langue néerlandaise. Nous nous arrêtons également sur la notion de nombre, largement revisitée dans le cadre de l’art de penser, et sur l’éthique, importante pour comprendre les motivations de notre savant. Enfin, nous avons terminé notre thèse en montrant que l’astronomie de notre auteur (1608) est liée à sa géographie, dans une cosmographie qui doit sa consistance à une théorie de l’histoire, l’Âge des Sages. Nous avons alors essayé de comprendre quel était le rapport à la Nature qu’entretenait un ingénieur mathématicien autour de 1600.

Between 1582 and 1608, Simon Stevin published fourteen books at Antwerp and Leiden. Allthese years, his status has changed : merchant, teacher, student, engineer, courtesan. These books refer to each other and are closely related to the practices of the milieux in which the Flemish author belonged. The variety of Stevin’s interests is impressive but historiographical traditions and disciplinary boundaries made difficult to reach the consistency of his writings.At the crossroads of sociocultural history and anthropology of knowledge, this dissertation aims to read the corpus made of some Stevin’s publications by an examination of a large number of texts in a unified perspective. We would like contextualize each text and understand them in the relevant milieu and in the disciplinary articulations of the engineer of Bruges. We can then restate some classical questions of history of science and broaden our knowledge of Renaissance mathematics in Netherlands.In this study, we show Stevin’s corpus is very consistent, and is related to the very foundation of the thought. This art of thinking is achieved thanks to the relation between liberal arts, practical ethics and physics. We show that universitarian liberal arts are moved by taking into consideration merchants or artisans practices, thanks also to a strong thinking about Dutch language. We study particularly the notion of number, entirely redefined within the art of thinking, and ethics, important to consider our author’s motivations. Lastly, we finish our dissertation showing that Stevin’s astronomy (1608) is related to his geography, within a cosmography which is strenghthened by a theory of history, the Age of the Wises. We have then tried to understand what could be around 1600 the relation to Nature of a mathematician and engineer.