Du monument au patrimoine : le processus de patrimonialisation de l’art moderne en Colombie
Auteur / Autrice : | Ana Maria Gomez Garcia |
Direction : | Annick Louis, Brigitte Derlon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts : histoire et théorie |
Date : | Soutenance le 04/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Rémi Labrusse |
Examinateurs / Examinatrices : Rémi Labrusse, Philippe Merlo, Thierry Bonnot, Elisabeth Cunin, Clément Thibaud | |
Rapporteur / Rapporteuse : Rémi Labrusse, Philippe Merlo |
Mots clés
Résumé
Articulée à une histoire et une anthropologie des changements de l’État ainsi qu’aux récits sur l’identité nationale, la présente thèse a pour objet d’étudier comment, en Colombie, l’artiste moderne et ses œuvres se sont transformés en patrimoine national. Cette étude démontre que le processus de patrimonialisation de l’art moderne est un phénomène qui illustre la transition d’une logique et d'une pratique monumentales à une logique et une pratique patrimoniales. Elle s’appuie sur un ensemble de données obtenues au moyen d’une recherche de type qualitatif qui a fait appel à plusieurs méthodes, dont l’observation participante multi-située, la réalisation d’entretiens ainsi que l’examen d’archives institutionnelles et privées.À travers une analyse historisante et contextualisante, inscrite dans une perspective de longue durée, cette thèse étudie tout d’abord les dispositifs de création de valeur et de conservation des biens identitaires colombiens. Puis, elle se focalise sur une description et un examen des mécanismes mis en œuvre dans le cadre de la fabrication d’un regard social qui a reconnu l’art moderne en tant que patrimoine, avant de traiter le phénomène de constitution et d’exposition des collections muséales d’art moderne colombiennes. En outre, la recherche aborde les processus de réception du patrimoine à partir d’une étude de la pluralité des usages ainsi que des appropriations sociales de la figure de l’artiste, de l’œuvre d’art moderne et des produits dérivés (copies et répliques). La thèse montre notamment que la production, la vente et l’achat de copies et de répliques, transformées en marchandises souvenir, font partie du circuit de création de l’authenticité de l’expérience de voyage en Colombie, et comment les copies et les répliques incorporées dans la décoration des maisons et des bureaux deviennent des objets d'attachement du patrimoine personnel et intime de leurs propriétaires.