Centralité du travail et de l’emploi, conflits et résistances dans une entreprise sidérurgique brésilienne
Auteur / Autrice : | Flaviene De Carvalho e Lanna |
Direction : | Annie Thébaud-Mony |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Socio-économie du développement |
Date : | Soutenance le 15/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Denis Merklen |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Merklen, Sophie Béroud, Isabel Georges, Liora Israël | |
Rapporteur / Rapporteuse : Sophie Béroud, Cédric Lomba |
Mots clés
Résumé
L’entreprise sidérurgique Gerdau Açominas, située dans l’État du Minas Gerais au Brésil, est le plus grand employeur de la région avec plus de 5 000 travailleurs directs. Construite par le gouvernement fédéral à la fin des années 1970, elle est privatisée dans les années 1990. Dans ce bassin d’emploi édifié autour de l’extraction minière et de la production d’acier se succèdent depuis presque cinquante ans des périodes de forte création d’emplois et d’autres de licenciement en masse. Le syndicat unique des métallurgistes se déclare comme « partenaire » de l’entreprise et œuvre pour la « paix sociale ». Dans un contexte de crise permanente où la menace du chômage est constante, cette étude interroge les éventuelles formes de résistance des travailleurs. L’articulation d’une enquête ethnographique à l’analyse d’une centaine de décisions de la Justice du Travail dans des procès intentés par les travailleurs contre l’entreprise a permis de mettre au jour une conflictualité au travail qui demeure latente et n’éclate pas en affrontement ni en mobilisation collective. Sous une apparente accommodation, les travailleurs développent des stratégies individuelles pour garder leurs emplois et préserver leurs conditions de vie. Les actions isolées au sein de l’entreprise – comme des sabotages ou d’autres résistances ordinaires –, ou à l’extérieur – comme des procès en justice, s’inscrivent comme une forme de résistance diffuse pratiquée en même temps par une multitude d’acteurs fragmentés. L’opposition originelle entre le capital et le travail n’est pas éliminée mais le rapport de forces est reconfiguré – tout en restant très inégal.