Le Mas de Voukoum ou la genèse d’un rite oublié : un dispositif rituel de transformation des corps et des esprits au cœur du carnaval guadeloupéen
Auteur / Autrice : | Flore Pavy |
Direction : | Philippe Descola, Laurent Berger |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date : | Soutenance le 08/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Lionel Arnaud |
Examinateurs / Examinatrices : Lionel Arnaud, Christine Douxami, Jean-Pierre Sainton, Gaetano Ciarcia | |
Rapporteur / Rapporteuse : Christine Douxami, Jean-Pierre Sainton |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Le Mas de Voukoum est un ensemble de techniques de transformation des corps et de mise en mouvement des corps transformés qui se pratique depuis la fin des années 1980 au sein d’un groupe de quelques centaines de personnes au moment de la saison carnavalesque en Guadeloupe, de façon hebdomadaire pendant environ deux mois. Le rituel du Mas, que Voukoum pratique d’une façon plus codifiée que les autres groupes carnavalesques de la même catégorie -les gwoup-a-po- peut se définir comme la réitération rituelle d’un récit, celui des personnes réduites en esclavage pratiquant en secret des rites d’initiation africains à la faveur d’une agitation carnavalesque qui atténuait annuellement les rapports de domination propres au monde colonial. A travers un processus original de création, c’est d’abord la mise en scène de cette référence qui constitue la dimension politique de cette forme d’innovation rituelle en Guadeloupe. Mais la centralité référentielle africaine à l’œuvre dans certains discours dits « spirituels » des participants semble être moins le fait d’une hypothèse de continuité historique que celui d’un choix de positionnement politique : dans ce département français, le rituel du Mas comme réitération d’un rituel perdu est en effet présenté indissociablement comme une pratique sacrée et une pratique de lutte en opposition au carnaval festif des maîtres.