Politiques ''d'origine'' : l'administration des populations tsiganes en France de 1945 aux années 1980. Sociologie d'une entreprise collective d'aide, d'études et de gestion
Auteur / Autrice : | Laure Mouchard |
Direction : | Emmanuel Pedler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 22/10/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Alexis Spire |
Examinateurs / Examinatrices : Alexis Spire, Patrick Simon, Sylvie Tissot, Axelle Brodiez-Dolino | |
Rapporteur / Rapporteuse : Patrick Simon, Sylvie Tissot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail de doctorat porte sur l'émergence en France, après la Seconde Guerre mondiale, d'un mouvement d'aide, d'études puis de gestion des populations Tsiganes, engagé sous la forme associative et peu à peu institutionnalisé. Compris comme une « entreprise collective », dont la thèse s'attache à décrire la constitution puis le développement, ce mouvement a été peu documenté par la littérature scientifique consacrée aux « politiques tsiganes ». Celle-ci en effet s'est concentrée à renseigner des périodes identifiées par des interventions législatives – l'élaboration entre 1895 et 1912 du statut de nomade, sa réforme par la loi en 1969, l'instauration des lois Besson en 1990 et 2000 et l'émergence de la catégorie « gens du voyage » – ou les époques particulièrement dramatiques que constituèrent les Premières et Seconde Guerre mondiales durant lesquelles les populations assujetties au statut de nomade furent soumises à l'internement. Complétant cette histoire, cette thèse se donne pour objectif de saisir comment cette politique tsigane s'est poursuivie en France en-deçà du législatif. Prenant pour matériau des archives non encore explorées, ce travail documente cette entreprise collective de son émergence jusqu'à sa formalisation au sein CNIN. Elle renseigne par ailleurs la prise en charge par l’État et ses administrations de ce qui fut dès alors constitué par eux comme un « problème ». Ce sont enfin les dispositifs et infrastructures expérimentés en direction des populations visées qui sont dépliés.