Les intellectuels, les médias et les transformations du marché des opinions politiques au Brésil (2016-2020)
Auteur / Autrice : | Allana Meirelles Vieira |
Direction : | Julien Duval, Sergio Miceli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 27/09/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Gisèle Sapiro |
Examinateurs / Examinatrices : Gisèle Sapiro, Marcia Cristina Consolim, Debora Messenberg Guimarães, Dmitri Cerboncini Fernandes | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marcia Cristina Consolim, Debora Messenberg Guimarães |
Mots clés
Résumé
Cette thèse vise à analyser, dans le cas du Brésil contemporain, les conditions sociales des prises de position à la droite ou à la gauche de l’échiquier politique des intellectuels médiatiques. L’enjeu est de rendre sociologiquement intelligibles leurs positions politiques, notamment en ce qui concerne deux récents moments de crise : la destitution de Dilma Rousseff et l’élection de Jair Bolsonaro. Ces intellectuels médiatiques s’inscrivent dans une zone frontalière qui est appelée dans cette thèse « marché des opinions » et qui se situe entre l’université et le journalisme, tout en entretenant des relations avec les champs politique, économique et littéraire. La thèse poursuit trois objectifs spécifiques qui s’interconnectent analytiquement : 1) l’investigation des trajectoires, positions et prises de position des agents étudiés ; 2) l’analyse des relations entre ces intellectuels et l’analyse de leurs relations avec leurs publics présumés, à partir des identités qu’ils revendiquent, des luttes qu’ils mènent et des types de production symbolique qu’ils proposent ; 3) l’indication du panorama des transformations contemporaines du marché des opinions au Brésil. La thèse défendue est qu’il existe une corrélation entre les prises de position des intellectuels médiatiques et les positions qu’ils occupent dans cet espace – qui sont le résultat de leurs trajectoires, du capital accumulé et de leurs dispositions incorporées. Nous soutenons, par ailleurs, que ce marché des opinions qui est structuré en trois pôles hiérarchisés (le pôle des spécialistes et des universitaires, celui des journalistes mainstream et des journalistes-blogueurs, celui des polémistes et des militants) est de plus en plus marqué par la logique économique au détriment de la logique intellectuelle.