L'espace contre le sujet : des murs et des barbelés. Étude comparative des espaces d'enfermement au Brésil et en France
Auteur / Autrice : | Oscar De Vianna Vaz |
Direction : | Philippe Bataille |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 01/07/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Marc Perelman |
Examinateurs / Examinatrices : Marc Perelman, Philippe Combessie, Júnia Cambraia Mortimer, Carlos Antônio Leite Brandão, Natalia Muchnik, Michel Wieviorka | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Combessie, Júnia Cambraia Mortimer |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au travers de cette recherche, nous proposons une analyse comparative des établissements d’enfermement au Brésil et en France. Après avoir constaté les limites des outils analytiques disponibles pour distinguer et classer la grande diversité de bâtiments d’enfermement qui constituent notre objet, nous proposons un outil analytique alternatif permettant de mener à bien notre analyse dans le champ de l’architecture. Trois axes de comparaison sont ensuite établis: l’axe de la nation, l’axe de l’espace et l’axe du temps. Le déplacement de notre analyse entre ces trois axes permet la montée en généralité des observations concernant l’enfermement. Alliant des méthodes de recherche empruntées aux domaines de l’architecture, de la sociologie et de l’observation ethnographique, cette thèse cherche à mettre à évidence les caractéristiques de l’espace en rapport avec les processus de subjectivation. Le cadre chronologique de notre analyse est compris entre 2004 et 2015. Au Brésil comme en France, deux exemples de prisons sont étudiés, l’une conventionnelle, l’autre alternative. Dans le cas de la France, l’analyse inclut également une maison d’arrêt qui enferme des étrangers en voie d’expulsion, ainsi que deux centres de rétention administrative. Des documents d’archive concernant les camps d’internement utilisés en France au cours de la seconde Guerre Mondiale s’ajoutent au corpus réuni dans cette thèse. Représentant, dans le domaine de l’espace bâti, le degré le plus extrême de violence légitime monopolisée par l’État, les bâtiments analysés dans ce travail dévoilent des contradictions essentielles et des injustices difficiles à surmonter dans le processus de formation des États-nations contemporains.