Thèse soutenue

Écriture, sociabilité et stratégies de persuasion : Marie-Anne Paulze-Lavoisier, secrétaire (1758-1836)

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Auteur / Autrice : Franscesca Antonelli
Direction : Antonella RomanoMarco Beretta
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire (option : Histoire des sciences)
Date : Soutenance le 17/05/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie). Facoltà di lettere e filosofia
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Stéphane Van Damme
Examinateurs / Examinatrices : Stéphane Van Damme, Elena Canadelli, Silvia Sebastiani, Brigitte Van Tiggelen
Rapporteurs / Rapporteuses : Ferdinando Abbri, Mónica Bolufer Peruga

Résumé

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À travers une étude de cas, centrée sur Marie-Anne Paulze-Lavoisier (1758-1836), cette thèse s’intéresse aux pratiques de l’annotation et, plus généralement, à la gestion des informations par le biais de l’écriture pendant une période qui va des années 1770 aux années 1830 environ. Aujourd’hui connue comme épouse et collaboratrice du chimiste français Antoine-Laurent Lavoisier (1743-1794), dont elle aurait promu les théories au travers d’une activité de traductrice et d’illustratrice de textes, Paulze-Lavoisier est ici présentée comme une « secrétaire », c’est-à-dire, selon l’usage qu’elle-même faisait de ce de terme, de figure chargée de mettre à l’écrit des observations de natures différentes. Nous nous intéressons en particulier aux Registres de laboratoire de Lavoisier, 14 cahiers petit in-folio qui contiennent les récits d’expériences menées à Paris entre 1772 et 1788 et qui relèvent de manière significative la main de Paulze-Lavoisier. Jusqu’ici l’objet d’une histoire de la « pensée scientifique », s’intéressant aux « idées » qui y sont contenues, les Registres sont ici relus à la lumière d’une approche « matérielle », attentive aux pratiques et aux conditions de leur compilation et de leur réutilisation au cours du temps. Les fonctions de ces carnets par rapport à la pratique expérimentale sont donc examinées, tout en reconstituant les traits et les évolutions du rôle de secrétaire confié à Paulze-Lavoisier. Le focus sur Paulze-Lavoisier permet d’une part de soulever de nouvelles questions sur le rapport entre la prise de note, le genre et la sociabilité mais aussi, à un autre niveau, sur l’« invisibilité » des assistants. D’autre part, cette approche ouvre une histoire longue des Registres qui depuis les premiers gestes que la secrétaire y opère au début des années 1770 arrive jusqu’aux manipulations auxquelles ces carnets sont soumis, par sa volonté, pendant les premières décennies du XIXe siècle.