Thèse soutenue

Accoucher à l'hôpital à Lomé : une socio-anthropologie comparée des maternités publiques, privées et confessionnelles au Togo

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Auteur / Autrice : Kossi Mitronougna Koumi
Direction : Giorgio BlundoAtiyihwe Awesso
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 18/05/2021
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Université de Lomé (Togo)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Yannick Jaffré
Examinateurs / Examinatrices : Yannick Jaffré, Kouméalo Anaté, Fatoumata Hane, Jean-Pierre Olivier de Sardan, Josiane Tantchou
Rapporteur / Rapporteuse : Kouméalo Anaté, Fatoumata Hane

Résumé

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Trois formations sanitaires appartenant respectivement aux secteurs public, privé et confessionnel de santé sont au cœur de cette recherche. Comment fonctionnent-elles ? Comment délivrent-elles les services de santé ? Ce sont quelques questions qui ont sous-tendu notre réflexion. En prenant comme objet la santé maternelle et en adoptant une démarche comparative systématique, nous avons exploré le quotidien de trois formations sanitaires (Biasa, Bè et Sainte Anne) dans une capitale africaine, Lomé (Togo). Bâti sur une méthodologie qualitative de type ethnographique, ce travail, au-delà de mettre en exergue les variations et constantes dans le fonctionnement et la délivrance quotidienne des soins maternels dans les trois structures, examine les relations entre ces formations sanitaires et l’État à travers les questions de la formation des ressources humaines et celle des réformes en santé maternelle. Il s’interroge également sur la prégnance de la politique dans les trois établissements de santé, entre autres. La recherche en vient au résultat selon lequel le fonctionnement et la délivrance des services dans les trois centres de soins sont divergents du point de vue des aspects structuraux (organisation administrative, ressources humaines et matérielles…), mais ont un fort air de familiarité dans les aspects concrets des soins (presque les mêmes écarts aux protocoles officiels, les mêmes rapports soignants-soignés, les mêmes « vécus » des soignants et des soignés…). Ce résultat plutôt inattendu tant d’un point de vue etic qu’emic, nous conduit à questionner les hypothétiques causalités pouvant mettre en forme cette réalité. Sans tomber dans un certain déterminisme, il nous est apparu que la similitude observée dans le fonctionnement pratique des trois structures de soins, en dépit de leurs divergences structurelles, peut s’expliquer par les effets conjoints de la culture professionnelle locale des soignants et la culture des soignés à l’œuvre à Lomé. Les conclusions au sujet des similitudes et divergences de Biasa, Bè et Sainte Anne nous ont incités à discuter certaines « idées reçues » au sujet de la nature des soins, le plus souvent associée aux différents secteurs d’appartenances des établissements de santé étudiés. Ils nous ont également permis de réexaminer les rapports entre les éléments structuraux des services de santé et la nature des soins qui sont délivrés. Puis, d’admettre et de défendre que le fonctionnement des services de santé est beaucoup plus fonction des aspects humains (culture des soignants et soignés…) que structuraux (ressources humaines, matérielles financières…).