Changements socio-politiques, confessionnalisation et relations interconfessionnelles à Damas à l'époque ottomane de 1760 à 1860
Auteur / Autrice : | Anaïs Massot |
Direction : | Bernard Heyberger, Erik Jan Zürcher |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 09/02/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universiteit Leiden (Leyde, Pays-Bas) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Hamit Bozarslan |
Examinateurs / Examinatrices : Hamit Bozarslan, Olivier Bouquet, Hendrika Lena Murre-van den Berg, Maurits Berger, Karène Sanchez | |
Rapporteur / Rapporteuse : Olivier Bouquet, Hendrika Lena Murre-van den Berg |
Mots clés
Résumé
Cette thèse analyse la relation entre les changements sociopolitiques et les relations interconfessionnelles dans la ville ottomane de Damas 1760 à 1860. À travers une lecture croisée de chroniques contemporaines, d'archives ottomanes, d'archives consulaires françaises et britanniques, de registres judiciaires, ainsi que d'archives missionnaires, cette recherche explore comment les communautés religieuses ont été imaginées et construites dans un contexte de transformations sociales, politiques et économiques de la moitié du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle, et comment cela a affecté les relations interconfessionnelles.D'une part, l'interprétation traditionnelle de l'histoire de Bilād al-Šām au XIXe siècle basée sur une lecture essentialiste des relations interconfessionnelles s'appuyait sur le récit d'une haine ancienne et durable entre les groupes religieux. En revanche, la lecture de l'histoire sociale minimise le rôle de la religion dans ces dynamiques. Cette recherche réintroduit le facteur religieux, mais à travers une analyse des sciences sociales. Elle adopte une approche diachronique pour étudier l'interaction entre les développements à long terme au sein des communautés et les réformes sociopolitiques à court terme dans la première partie du XIXe siècle. Elle met en lumière la relation entre la transformation interne des communautés et les relations interconfessionnelles. Cette thèse analyse le développement de cultures confessionnelles chez les grecs catholiques, juifs et musulmans. Ensuite, elle souligne la politisation des identifications religieuses au XIXe siècle à travers la transformation des relations État-société, l'intervention étrangère, les luttes de pouvoir pour l'accès aux ressources urbaines et rurales, et la reconstruction des hiérarchies des communautés non-musulmanes à travers l’institutionnalisation du système des millet.L'attaque contre le quartier chrétien de Damas en 1860 est un événement historique important dans la mémoire collective syrienne. En apportant un éclairage nouveau sur cet événement, cette thèse contribue à une meilleure compréhension du passé interconfessionnel de la région de Bilād al-Šām.