Évaluation des réponses respiratoires, musculaires et perceptuelles lors d'un test d'aptitude aérobie chez le jeune en situation d'obésité
Auteur / Autrice : | Louis Toulouse |
Direction : | Hervé Devanne, Gautier Zunquin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Humaines et Humanité. Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance le 10/06/2021 |
Etablissement(s) : | Littoral |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (Lille) - Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport- Santé- Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488 / URePSSS |
Financeur : Pôle métropolitain de la Côte d'Opale | |
Jury : | Président / Présidente : Emilie Simoneau |
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Duché, Fabrice Prieur, David Thivel, Rawad El Hage, Jean-Michel Lecerf | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascale Duché, Fabrice Prieur |
Mots clés
Résumé
L'optimisation des bénéfices d'un programme d'activité physique adaptée sur l'aptitude aérobie est conditionnée par la capacité du test à mesurer et détecter les changements dans les paramètres que l'on souhaite investiguer, qui sont principalement la vitesse maximale aérobie (VMA) et la consommation maximale en oxygène (VO₂max). Or, les jeunes en surpoids atteignent difficilement un état cardiorespiratoire maximal lors des test de marche/course d'intensité croissante, pouvant entraîner une sous-estimation de ces paramètres. L'implication des facteurs psychologiques et physiologiques dans la non-atteinte de VO₂max au cours d'un test de marche/course chez le jeune en surpoids restent peu clairs. L'objectif de ce travail de thèse fut ainsi d'apporter un éclairage sur les mécanismes susceptibles d'expliquer les abandons précoces lors des tests de marche/course d'intensité croissante chez le jeune en surpoids. Dans une première étude, notre travail s'est intéressé aux tests de marche ou de course en navette, qui sont les tests de terrain les plus pratiqués pour mesurer l'aptitude aérobie (VO₂max, VMA) en raison de leur rapport coût efficacité élevé. Nous avons supposé que la répétition d'un nombre croissant de Phases de Freinages-Réaccélérations (PFR) pouvait entraîner une augmentation exagérée du coût énergétique chez le jeune en surpoids, justifiant les abandons précoces décrits lors de ce type de test. Ainsi, nous avons mesuré VO₂ et la pénibilité de l'effort (RPE) chez 19 adolescents en surpoids de grade III lors de trois tests incrémentaux de 12 minutes par paliers successifs de 3 minutes aux allures de 3, 4, 5 et 6 km.h⁻¹ : un protocole continu comportant deux PFR par minute et un protocole intermittent 15-15. Les résultats ont indiqué que l'impact des PFR sur VO₂ et la RPE était non significatif à ces allures et que la modalité intermittente permet de diminuer le coût énergétique aérobie de 15-25%. Dans la seconde et la troisième étude, notre travail a porté sur les tests de marche d'intensité croissante sur tapis roulant. La littérature indique qu'une proportion importante de jeunes en surpoids ne parvient pas à atteindre les critères définissant l'atteinte de VO₂max lors de ce type de test. Pourtant, aucune étude n'a testé expérimentalement l'hypothèse selon laquelle des mécanismes musculaires pouvaient en être à l'origine. Dans notre seconde étude, nous avons mesuré conjointement les cinétiques d'oxygénation du gastrocnémien et de VO₂ chez 26 jeunes en surpoids âgés de 9-15 ans, lors d'un test de marche d'intensité croissante sur tapis roulant. Un point d'inflexion dans la désoxyhémoglobine musculaire a été observé chez 25 participants à 75-80 % de VO₂peak et son délai d'apparition était corrélé à la durée du test. Dans notre troisième étude, nous avons mesuré l'influence du sexe, de la maturation et du grade de surpoids sur la probabilité d'atteindre 4 critères de vérifications de VO₂max (plateau de VO₂, FC>200bpm, RER>1.0, RPE>5/10) chez 73 jeunes en surpoids âgés de 8 à 16 ans. Les enfants en surpoids de grade II avaient davantage de probabilité d'atteindre une RPE>5/10 ("dur" sur l'échelle de Borg CR-10) et avaient un pic de ventilation maximale inférieur à ceux en surpoids de grade I. Ensemble, ces deux études suggèrent que l'inaptitude à produire un effort maximal sur tapis roulant est en partie liée à la survenue d'un déséquilibre entre la demande énergétique et le niveau d'extraction de l'O₂ au niveau du gastrocnémien, ainsi qu'à de plus faibles capacités ventilatoires. En conclusion, ce travail de thèse apporte un éclairage sur l'influence des facteurs musculaires, respiratoires et perceptuels sur l'atteinte de VO₂max lors d'un test de marche d'intensité croissante chez le jeune en surpoids.