Thèse soutenue

Criblage de molécules et de champignons pour le biocontrôle de l'oïdium du blé : sélection d'un chito-oligosaccharide et d'un champignon mycorhizien à arbruscules, application combinée et mécanismes de défense induits

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nour el houda Raouani
Direction : Anissa Lounès-Hadj SahraouiPhilippe Reignault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biotechnologies agroalimentaires, sciences de l'aliment, physiologie
Date : Soutenance le 30/03/2021
Etablissement(s) : Littoral
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, technologie et santé (Amiens)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de chimie environnementale et interactions sur le vivant - Unité de Chimie Environnementale et Interactions sur le Vivant / UCEIV
Jury : Président / Présidente : Aziz Aziz
Examinateurs / Examinatrices : Julie Chong, Sameh Selim, Maïté Vicré-Gibouin
Rapporteurs / Rapporteuses : Aziz Aziz, Julie Chong

Résumé

FR  |  
EN

Le blé (Triticum aestivum L.), deuxième céréale la plus cultivée à l’échelle mondiale, est la cible de divers champignons pathogènes foliaires, tel que Blumeria graminis f.sp. tritici (Bgt), responsable de l’oïdium. A ce jour, le recours aux produits phytosanitaires conventionnels pour lutter contre cette maladie reste nécessaire afin de préserver les rendements. Toutefois, l’émergence de résistances aux fongicides chez l’agent pathogène et l’impact potentiellement négatif de ceux-ci sur l’environnement et la santé humaine incitent à se tourner vers des solutions plus durables. Ainsi, mon projet de thèse, qui s’inscrit dans le cadre du projet INTERREG V BioScreen, avait pour objectif de développer des outils de biocontrôle de l’oïdium du blé reposant sur l’utilisation de molécules à activités antifongiques et/ou stimulateurs de défense des plantes (SDP) et de microorganismes vivants bénéfiques comme les champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA). Après une étape de criblage visant à sélectionner les molécules appartenant à diverses familles chimiques (rhamnolipides, chito-oligosaccharides, lipopeptides, cyclodextrines) et les inoculums fongiques les plus efficaces dans nos conditions de culture, notre étude s’est focalisée sur l’association du chito-oligosaccharide BioA187, utilisé en application foliaire, et de l’inoculum fongique à base du CMA Funneliformis mosseae (Fm) introduit dans le substrat de culture. Le traitement combiné BioA187+Fm a permis d’obtenir un taux de protection du blé contre l’oïdium de 72%, contre 33 et 42% pour BioA187 et Fm utilisés seuls, respectivement. L’induction des défenses chez le blé a été évaluée via l’étude de l’expression de certains gènes marqueurs de plusieurs voies de défense (Protéines PR, voie des phénylpropanoïdes, composés pariétaux), par RT-qPCR. En contexte non infectieux, le BioA187 induit l’expression de plusieurs gènes codant des protéines PR, alors que les gènes PAL et POX (PR9) sont plus amplement exprimés chez les plantes mycorhizées par Fm. Dans le cadre de l’association BioA 187+Fm, une induction des gènes PR et de gènes de la voie des phénylpropanoïdes a été observée. Lors de l’infection du blé par l’agent pathogène, une analyse métabolomique a révélé l’accumulation de phénylamides, composés connus pour leur activité antimicrobienne, notamment chez les plantes traitées par BioA187. Les gènes impliqués dans la voie des phénylpropanoïdes et des gènes PR sont surexprimés chez le blé traité (BioA187, BioA187+Fm). L’application de BioA 187 semble renforcer l’expression des défenses chez les plantes mycorhizées, ces dernières présentant par ailleurs des défenses induites de façon constitutive. Parallèlement, l’activité enzymatique POX est élicitée dans les tissus foliaires en réponse au traitement par BioA187 (conditions BioA 187 et BioA 187+Fm), en absence de Bgt, puis plus fortement stimulée en réponse à l’infection par Bgt. En revanche, les plantes mycorhizées par Fm n’ont pas montré d’augmentation de l’activité POX. En conclusion, l’ensemble de nos résultats a mis en évidence l’intérêt d’utiliser l’association BioA187+Fm comme moyen de biocontrôle de l’oïdium du blé, via le renforcement des réactions de défense de la plante.