Imagerie des remontées capillaires au sein de pierres du patrimoine bâti : application au temple gallo-romain des Vaux-de-la-Celle (Genainville, Vexin, France)
Auteur / Autrice : | Oriol Sanchez Rovira |
Direction : | Yannick Melinge, Ronan Hebert |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie civil - Cergy |
Date : | Soutenance le 26/02/2021 |
Etablissement(s) : | CY Cergy Paris Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et ingénierie (Cergy-Pontoise, Val d'Oise) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de mécanique et matériaux du génie civil (Cergy-Pontoise, Val d'Oise ; 2006-....) - Laboratoire Géosciences et Environnement (Cergy-Pontoise ; 2010-....) |
Fondation : Fondation des Sciences du Patrimoine | |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Kévin Beck, Céline Thomachot, Catherine A. Davy, Béatrice Ledésert, David Giovannacci, Daniel Bougeard |
Rapporteur / Rapporteuse : Kévin Beck, Céline Thomachot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans le domaine de la préservation des matériaux du patrimoine bâti, l’eau constitue le principal facteur à l’origine de désordres souvent irréversibles. Les mécanismes impliqués correspondent à la cristallisation de sels véhiculés sous forme ionique par les phénomènes de remontées capillaires, à des désordres mécaniques induites par le gonflement d‘argiles, ou par la prolifération des micro-organismes imputables à un excès d’humidité persistante.Depuis de nombreuses années, les acteurs qui œuvrent pour intégrer les sciences du patrimoine dans les concepts de restauration durable, s’intéressent aux méthodes de mesure de la teneur en eau, en privilégiant les méthodes peu intrusives. A l’heure actuelle, il n’existe pas de méthode simple, précise et fiable de mesure de la teneur en eau en contrôle non destructif. C’est ce défi que ce travail de thèse se propose de relever à l’aide de méthodes d’imageries couplées de tomographie électrique et de thermographie infrarouge, appliquées aux matériaux de construction du site archéologique des Vaux de la Celle.La tomographie électrique permet la mesure de la variation spatiale et/ou temporelle des propriétés électriques liées à la distribution de l’eau dans le volume du matériau considéré, tandis que la thermographie infrarouge fournit les conditions limites au moyen de thermogrammes de surface. La complémentarité des méthodes est mise en valeur à partir des résultats issus des différentes expériences effectuées au cours de cette étude.Afin de mieux appréhender la problématique complexe des remontées capillaires dans les matériaux constituant le temple Gallo-Romain des Vaux de la Celle, il a été nécessaire de caractériser les principaux matériaux constituant les murs du temple. Dans un premier temps, un effort particulier a été apporté à l’identification puis à l’échantillonnage des différents matériaux originel, en collaboration avec l’équipe d’archéologues en charge du site.Au cours de l’étude des propriétés pétrophysiques essentielles de ces matériaux, une attention toute particulière a été apportée aux paramètres liés au stockage et au transport de l’eau. Enfin, cette étude a permis de proposer un modèle phénoménologique du transfert de l’eau dans les murs et intégrant les spécificités microstructurales des matériaux assemblés.Une fois cette étape accomplie, le travail s’est porté sur les techniques proposées et leur optimisation. Ce travail d’optimisation a alors conduit à la mise au point d’une loi de calibration empirique des réponses électriques et de thermographie infrarouge pour chaque matériau en fonction de la teneur en eau. Ces lois de calibration ont été obtenues aussi bien dans un cadre statique, que dans des conditions ou les mécanismes de transfert induit des variations rapides de la teneur en eau. La complémentarité des deux techniques est mise en exergue par leur domaine de fiabilité respectif et pour la gamme des valeurs de teneurs en eau potentiellement mesurable in situ.Afin de s’approcher au plus près des conditions du site, des assemblages reproduisant des sections de mur du temple ont été réalisés, avec les différents matériaux provenant du site. Les lois de calibration déduites précédemment ont alors été appliquées sur ces « fac-similés » afin de mesurer la teneur en eau au cours d’expérience d’imbibition en environnement contrôlé.La méthode électrique et la thermographie IR sont ainsi utilisées au cours de ces expériences afin d’éprouver et de confirmer leur complémentarité pour mesurer la teneur en eau et sa distribution au sein des matériaux. A partir des résultats obtenus, il apparait clairement que l’utilisation de ces deux méthodes permet la mesure non destructive de la teneur en eau dans des structures composites simulant une portion de mur gallo-romain. La prochaine étape pour valider la robustesse de la méthodologie développée à l’échelle du laboratoire est désormais sa mise en place sur le terrain.