Études numériques et expérimentales des feux marginaux
Auteur / Autrice : | Carmen Awad |
Direction : | Jean-Louis Rossi, Thierry Marcelli |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Mécanique des fluides, Énergétique, Thermique, Combustion |
Date : | Soutenance le 22/01/2021 |
Etablissement(s) : | Corte |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Sciences pour l'environnement / SPE |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Louis Rossi, Thierry Marcelli, Anne Ganteaume, Khaled Chetehouna, Gilbert Accary, Lucile Rossi-Tison, Paul-Antoine Santoni, Albert Simeoni |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne Ganteaume, Khaled Chetehouna |
Mots clés
Résumé
La lutte contre les incendies de forêt commence très en amont des départs de feux par une politique volontariste de prévention du risque. Une des méthodes la plus utilisée est la réduction de la charge du combustible en utilisant la technique des feux contrôlés appelés aussi feux dirigés. Ces feux sont souvent menés en forêt et doivent être à faible intensité pour ne pas causer des dégâts importants sur les arbres et sur le sol. Ainsi, ils sont toujours conduits avec des conditions de propagation marginales. Ainsi une légère modification de ces conditions peut provoquer leur extinction. En effet, la probabilité de succès de ce type de feux dépend de plusieurs facteurs naturels (température ambiante, humidité relative, vitesse de vent…) et également des propriétés du couvert végétal (teneur en eau, forme, taille, densité, …). Le but de cette étude est d’identifier les principales propriétés du combustible permettant une propagation du feu dans ces conditions particulières, ainsi que l’influence de certaines propriétés du combustible et des conditions météorologiques (vitesse de vent, température ambiante, …) sur le comportement des feux marginaux. La valeur seuil de la teneur en eau provoquant une extinction sera plus particulièrement investiguée.Dans un premier travail portant sur la détermination de la teneur en eau d’extinction sous conditions de vent et pente nuls, trois modèles ont été utilisés : un modèle physique complet, basé sur une approche multiphasique (« FireStar2D »), un modèle analytique publié en 2014 par Balbi et al., et deux modèles expérimentaux, dont le premier est basé sur des séries de tests de brûlages réalisés au sein du laboratoire UMR CNRS SPE 6134 de l’université de Corse et dont le deuxième, purement empirique, a été proposé par Wilson en 1985. Ainsi, des simulations ont été réalisées avec FireStar2D à l’échelle du terrain, pour l’herbe et le maquis sous des conditions de vent faible et de pente nulle. En outre, des tests de brûlages sont menés à partir de la frisure de bois à l’échelle du laboratoire. Les différents résultats des simulations et des tests expérimentaux sont en adéquation avec ceux obtenus avec le modèle semi-physique. De plus, cette étude a permis de mettre en évidence l’effet de la charge surfacique et du LAI, « Leaf Area Index », sur le seuil d’extinction relié à la teneur en eau de la végétation.La deuxième partie de recherche a porté sur la détermination de la teneur en eau d’extinction sous condition d’un vent modéré ou fort. Des simulations numériques sont menées à l’échelle du terrain avec de l’herbe sous condition de vent afin de relier la teneur en eau d’extinction à la vitesse du vent et à la charge surfacique du combustible. Cette étude a permis également d’évaluer l’influence du vent et de la teneur en eau sur le comportement d’un feu marginal et plus particulièrement sur les caractéristiques de la flamme.Les résultats de ce travail de recherche sont encourageants et très intéressants pour les opérationnels qui travaillent dans les domaines de la gestion de terrain et de la lutte contre les incendies, vu l’importance des applications des feux marginaux dans ces deux domaines.