Thèse soutenue

Ingénierie génétique d'organoïdes à l'aide de nanoblades et étude du rôle d'UBTD1 comme modulateur de la force d'adhésion cellulaire dans les organoïdes de prostate

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Auteur / Autrice : Victor Tiroille
Direction : Frédéric Bost
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 17/12/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Nice)
Jury : Président / Présidente : Els Verhoeyen
Examinateurs / Examinatrices : Els Verhoeyen, Vincent Goffin, Rik Gijsbers, Kai Kretzschmar
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Goffin, Rik Gijsbers

Mots clés

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Résumé

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Au cours de ma thèse, j'ai travaillé sur le modèle d'organoïde 3D en suivant deux objectifs principaux : i) développer des outils génétiques pour modifier le génome des organoïdes et ii) déchiffrer le rôle de la ubiquitin domain-containing protein 1 (UBTD1) dans le développement des organoïdes de la prostate.L'ingénierie du génome est devenue ces dernières années plus accessible grâce aux endonucléases programmables par ARN telles que le système CRISPR-Cas9. Cependant, l'utilisation de cette technologie d'édition dans des organes synthétiques appelés "organoïdes" reste très inefficace. Ceci est principalement dû aux méthodes de livraison utilisées pour la machinerie CRISPR-Cas9, qui sont principalement réalisées par électroporation de RNP contenant le complexe CAS9-gRNA, une procédure toxique pour les organoïdes. Nous décrivons ici l'utilisation de la technologie "Nanoblade" pour réaliser l'édition du génome dans les organoïdes. Les nanoblades ont dépassé de loin les niveaux de knock-out (KO) obtenus avec d'autres techniques utilisées jusqu'à présent pour la livraison de la machinerie d'édition de gènes. Nous avons atteint jusqu'à 80 % de knockout génétique dans les organoïdes après traitement avec les nanoblades. Nous avons atteint un niveau élevé de KO médié par les nanoblades pour le gène codant le récepteur des androgènes (AR) et le gène du cystic fibrosis transmembrane conductance regulator (CFTR) avec des nanoblades contenant un seul ARNg ou un double ARNg. Plus important encore, contrairement à d'autres méthodes d'édition de gènes, ce résultat a été obtenu sans toxicité pour les organoïdes. En outre, il ne faut que quatre semaines pour obtenir des lignées stables KO pour un gène dans les organoïdes et aucun INDELS indésirable évident dans un site hors cible du génome n'a été détecté. En conclusion, les nanoblades simplifient et permettent une édition rapide du génome dans les organoïdes avec peu ou pas d'effets secondaires.La morphogenèse et le remodelage des tissus sont des processus finement régulés, régis par les adhésions entre cellules. Cependant, le contrôle spatial et temporel des molécules d'adhésion reste partiellement inexploré. Nous avons étudié ici le rôle d'UBTD1 comme modulateur de la force des adhérences dans l'épithélium de la prostate. Nous avons montré que la régulation négative d'UBTD1 perturbe l'auto-organisation des cellules en trois dimensions. Inversement, nous avons démontré que la surexpression d'UBTD1 induit des monocouches épithéliales plus régulières et augmente la tension de la surface cellulaire. Les analyses transcriptomiques ont révélé un profil d'expression génique des protéines impliquées dans les jonctions cellulaires affectées par la modulation d'UBTD1. En utilisant le modèle d'organoïde de prostate, nous avons montré que l'expression d'UBTD1 dans les cellules luminales perturbait la formation de lumen dans les organoïdes de prostate de souris. Enfin, en utilisant une approche de co- immunoprécipitation couplée à la spectrométrie de masse, nous avons montré que UBTD1 interagit avec des partenaires impliqués dans les jonctions cellule-cellule et que ces interactants voient leur expression modulée par la dérégulation de UBTD1. Nos résultats montrent qu'une protéine impliquée dans les processus de dégradation des protéines régule la force des jonctions d'adhérence.