Thèse soutenue

Le rôle de la mécanotransduction dans la plasticité, la progression et la résistance thérapeutique du mélanome

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Auteur / Autrice : Margaux Lecacheur
Direction : Sophie Tartare-Deckert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Nice)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Bost
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Bost, Julie Guillermet-Guibert, Lionel Larue, Sirio Dupont, Christophe Girard
Rapporteur / Rapporteuse : Julie Guillermet-Guibert, Lionel Larue

Mots clés

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Résumé

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Le mélanome est le cancer cutané le plus agressif à cause de son importante hétérogénéité, son fort potentiel métastatique et sa résistance thérapeutique. Malgré les thérapies actuelles (thérapies ciblant la voie BRAF/MEK et immunothérapies), de nombreux patients sont encore en échec thérapeutique à cause de l’émergence rapide de résistances. L’hétérogénéité intra-tumorale et la plasticité des cellules de mélanomes participent à la résistance thérapeutique. La plasticité des cellules de mélanome correspond à leur capacité à osciller entre différents phénotypes cellulaires, du plus différencié, exprimant le marqueur mélanocytaire MITF, au plus dédifférencié, créant l’hétérogénéité tumorale. Cette plasticité phénotypique peut être induite par les thérapies ciblées. Dans ce contexte, l’acquisition d’un phénotype dédifférencié mésenchymateux a également été décrite comme un mécanisme d’échappement thérapeutique. La capacité des cellules cancéreuses à disséminer et à résister aux traitements repose sur leur pouvoir d’adaptation à l’écosystème tumoral. Au sein d’une tumeur, la cellule cancéreuse interagit avec un environnement complexe composé de cellules stromales et de la matrice extracellulaire (MEC). La MEC, principalement produite par les fibroblastes, est un réseau dynamique en constant remodelage ayant des propriétés physico-chimiques qui influencent l’architecture des tumeurs. Les cellules cancéreuses sont capables de percevoir la tension matricielle et d’y répondre par un processus appelé mécanotransduction. Plusieurs études ont montré le rôle de la rigidité de la MEC dans la progression et la réponse thérapeutique de différents cancers. Toutefois, l’impact de la rigidité matricielle et le rôle de la mécanotransduction dans la biologie des mélanomes sont peu connus.Mon projet de thèse a consisté à étudier l'influence des modifications de la rigidité matricielle tumorale dans la progression, la plasticité cellulaire et la résistance des mélanomes aux thérapies ciblées.Dans un premier temps, j’ai montré que les thérapies ciblant la voie BRAF/MEK stimulent in vitro et in vivo la production et l'assemblage, par les cellules de mélanome, d'une MEC riche en collagène qui contribue à une rigidification de la tumeur et à l'échappement thérapeutique. Dans un deuxième temps, j’ai analysé la réponse des cellules de mélanome aux changements de rigidité de la MEC, rencontrés par la cellule tumorale au cours de sa progression métastatique et en réponse aux thérapies ciblées. J’ai pu mettre en évidence que les cellules de mélanome qui présentent un phénotype dédifférencié mésenchymateux développent une mécano-addiction se traduisant par une augmentation de leur prolifération, de leur migration/invasion et de leur résistance thérapeutique sur un support rigide. De façon intéressante, j’ai identifié les récepteurs aux collagènes à domaine discoïdine DDR1 et DDR2 comme responsables de ce mécano-phénotype, via l’activation dépendante du cytosquelette d’actomyosine du mécano-senseur transcriptionnel YAP. Ces travaux de thèse ont permis de montrer le rôle des DDR dans la mécanotransduction et la progression du mélanome et dévoiler une nouvelle vulnérabilité des cellules tumorales dédifférenciées. A terme, ils pourraient conduire au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques ciblant le dialogue entre le mélanome et son microenvironnement matriciel.