Intégrité télomérique dans des cellules musculaires striées squelettiques post-mitotiques : homéostasie tissulaire et rôle de FOXO3a dans la protection télomérique
Auteur / Autrice : | Maria Sol Jacome Burbano |
Direction : | Éric Gilson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 25/11/2021 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....) |
Laboratoire : Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement (Nice) | |
Jury : | Président / Présidente : Marie-Noëlle Simon |
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Noëlle Simon, Vincent Mouly, Joao Passos, Björn Schumacher, Marina Shkreli | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Noëlle Simon, Vincent Mouly |
Mots clés
Résumé
Parmi les processus conduisant au vieillissement, le raccourcissement des télomères est le seul clairement programmé au cours du développement dans de nombreux vertébrés. Ceci est dû au problème de réplication observé à chaque division cellulaire. Les télomères sont composés par des répétitions d’ADN (T2AG3), d’un complexe de protéines spécifique (shelterin), d’un ARN non-codant (TERRA) et d’un ensemble de facteurs ayant des fonctions dans les mécanismes de réparation et de réplication. Chez l’humain, le complexe shelterin est composé de six protéines dont TRF2 (telomere repeat-binding factor 2) qui permet la formation d’une boucle d’ADN (t-loop), qui cache l’extrémité des chromosomes d’une activation non voulue de la réponse à l’ADN endommagé. Étant donné que les cellules post-mitotiques différentiées ne se divisent pas, le rôle des télomères dans ces cellules a été longtemps négligé. Donc pendant ma thèse, je me suis intéressée au rôle des télomères dans les cellules musculaires squelettiques différentiées.Dans la première partie de mon projet, j’ai contribué à un travail déterminant que l’expression de TRF2 diminue dans le muscle squelettique humain, cette diminution commençant chez le jeune adulte. Par la suite, j’ai étudié les conséquences d’une inhibition de l’expression du gène codant pour TRF2 (TERF2) dans les cellules musculaires squelettiques différentiées. Contrairement à ce que l’on aurait pu s’attendre, l’inhibition de TRF2 n’expose pas les télomères aux facteurs de reconnaissance et de réparation de l’ADN endommagé. Ceci est observé dans des cellules musculaires humaines en cultures (myotube) et dans les cellules musculaires d’un modèle de souris où le gène TERF2 est invalidé spécifiquement dans les cellules musculaires squelettiques différentiées. Nonobstant, ces cellules musculaires privées de TRF2 développent un phénotype de dysfonctionnement mitochondrial avec une augmentation du contexte oxydatif qui s’explique, au moins en partie, par un rôle de TRF2 dans l’expression de la sirtuine mitochondriale SIRT3. Dans la deuxième partie de mon travail de Thèse, j’ai étudié les mécanismes de protection des télomères dans les myotubes privés de TRF2. J’ai pu mettre en évidence un rôle non-canonique du facteur de longévité FOXO3a dans la protection de ces télomères dépourvus de TRF2. Enfin, dans la troisième partie de mes études, j’ai caractérisé le modèle de souris d’inhibition de Terf2 spécifiquement dans la fibre musculaire mature. Cette inhibition entraîne, chez les femelles, un retard dans le vieillissement des cellules musculaires squelettiques associé à une légère augmentation de la force musculaire et un rallongement de leur longévité.En résumé, mes résultats ont révélé dans les cellules musculaires squelettiques différentiées un mécanisme inédit de protection des télomères impliquant un rôle non-canonique de FOXO3a, une connexion entre le facteur shelterin TRF2 et le fonctionnement des mitochondries ainsi qu’une fonction paradoxale deTRF2 dans le vieillissement musculaire et la longévité. Je discute ces résultats dans le contexte d’un continuum développement-vieillissement.