Étude et prédiction des rechutes de leucémie aiguë lymphoblastique T pédiatrique
Auteur / Autrice : | Raphaël Bonnet |
Direction : | Jean-François Peyron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie et de la santé |
Date : | Soutenance le 27/09/2021 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....) |
Laboratoire : Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Nice) | |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Bernot |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Bernot, Laurent Guyon, Dominique Payet-Bornet, Jacques Nunès, Françoise Pflumio | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurent Guyon, Dominique Payet-Bornet |
Mots clés
Résumé
La leucémie est l’un des cancers pédiatriques les plus fréquents. La Leucémie Aiguë Lymphoblastique de type T (LAL-T) est un sous-type de LAL caractérisé par une prolifération rapide et incontrôlée de lymphoblastes d’immunophénotype T dans la MO et dans le sang. Les LAL-T représentent environ 15 % de l’ensemble des cas de LAL. Les traitements par chimiothérapie ont beaucoup évolué et sont de plus en plus efficaces. Ainsi de nos jours, 80 à 85 % des jeunes patients atteints de LAL-T guérissent de cette maladie. Malgré des progrès gigantesques, une grande partie des rechutes de LAL-T constitue toujours une impasse thérapeutique qui aboutit à un décès dans plus de la moitié des cas de récidive.À l’exception du sous-type Early-T-Precursor (ETP) identifié récemment, aucune corrélation n’a été établie entre les sous-types de LAL-T et le risque de rechute. De plus, si les classifications cytogénétiques des LAL-T existent, les aberrations génétiques répertoriées n’ont qu’une valeur pronostique limitée. Dans les LAL-T seule l’évaluation de la réponse au traitement après la phase d’induction, la maladie résiduelle minimale, permet d’évaluer le risque de rechute. Chez les patients qui récidivent, la résistance des cellules leucémiques appelle à l’utilisation de nouvelles chimiothérapies, à l’augmentation des doses administrées et le plus souvent à une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques. Ces traitements encore plus intenses, affectent aussi les cellules du système immunitaire et sont la cause de nombreuses complications pouvant conduire au décès du patient.Durant ma thèse, j’ai travaillé sur l’identification d’un nouveau facteur pronostique permettant l’évaluation du risque de rechute dès le diagnostic pour identifier au plus tôt les patients à risque et pour mieux les traiter. Par le biais de l’étude des profils d’expression des gènes au diagnostic associés à des informations sur le devenir clinique de ces patients sur une cohorte d’apprentissage, j’ai pu mettre en place un réseau d’interdépendance des gènes associés au développement de la rechute. Dans ce réseau, j’ai pu identifier 2 gènes dont l’expression au diagnostic permet de prédire le risque de rechute. J’ai pu valider le pouvoir pronostic de ces gènes sur 2 cohortes indépendantes et sur un groupe de patients supplémentaire, avec les méthodes d’analyses disponibles en laboratoire de biologie par qPCR. Parallèlement, dans le but d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques, j’ai analysé le transcriptome de 8 patients atteints de LAL-T dont 3 au diagnostic et 5 à la rechute par une approche multimodale à l’échelle de la cellule unique (scRNA-seq, CITE-seq, TCR-seq). J’ai pu rendre compte de l’hétérogénéité transcriptomique inter- et intra-individuelle de cette pathologie et étudier l’ordre d’apparition d’évènements oncogéniques au sein des différents échantillons. Des analyses plus poussées m’ont permis d’étudier l’activité de différents facteurs de transcription ainsi que sur les interactions des cellules leucémiques avec les autres types de cellules de l’immunité, acteurs de la réponse anti-leucémique.L’ensemble de ces résultats amène à une meilleure compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans le développement et à la résistance des rechutes de LAL-T qui constituent aujourd’hui un enjeu majeur pour améliorer le pronostic chez ces patients. L’utilisation de méthodes computationnelles ainsi que l’accès à un nombre croissant de données pourrait permettre de passer un nouveau cap dans le traitement des LAL-T pédiatriques.