Thèse soutenue

Développement et caractérisation d’une molécule antinéoplasique ciblant l’AMPK et MELK

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Elisa Cavazza
Direction : Stéphane Rocchi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 13/07/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Nice ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Côte d’Azur (2020-....)
Laboratoire : Centre Méditerranéen de Médecine Moléculaire (Nice)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Bost
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Bost, Mehdi Khaled, Caroline Robert, Celio Pouponnot
Rapporteur / Rapporteuse : Mehdi Khaled, Caroline Robert

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Le mélanome, cancer de la peau au fort potentiel métastatique, représente aujourd’hui plus de 280 000 cas, dont plus de 60 000 décès, chaque année dans le monde. Lorsqu’il atteint un stade métastatique, la mortalité de ce cancer augmente drastiquement et le taux de survie à 5 ans n’est plus que de 25%. En effet, malgré les progrès significatifs apportés ces dix dernières années dans la prise en charge thérapeutique du mélanome métastatique avec l’arrivée des thérapies ciblées et des immunothérapies, plus de 50% des patients ne disposent pas de solution thérapeutique leur procurant une réponse efficace à long-terme. Aujourd’hui, il est donc primordial de trouver de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ces patients.Après s’être intéressé aux propriétés anticancéreuses de la Metformine, une molécule utilisée initialement en tant qu’antidiabétique, notre laboratoire a développé des composés dérivés de cette molécule en collaboration avec l’Institut de Chimie de Nice (ICN) afin d’améliorer les propriétés pharmacocinétiques et d’amplifier l’effet antinéoplasique de la Metformine, jusqu’alors insuffisant(es) pour apporter un bénéfice chez l’Homme atteint d’un mélanome en monothérapie (essai clinique NCT01840007). Nous avons alors identifié un composé, le CRO15, capable d’induire la mort des cellules cancéreuses à des doses 1000 fois moins importantes que la Metformine. Cette molécule provoque la mort des cellules cancéreuses par autophagie et apoptose par plusieurs mécanismes moléculaires. D’une part, le CRO15 va induire une perturbation de la respiration mitochondriale et provoquer l’activation de la voie AMPK. D’autre part, la molécule va inhiber directement la kinase MELK, un oncogène surexprimé dans de nombreux cancers, ce qui va induire l’activation de la protéine p53. Les deux voies induisent alors conjointement l’expression de la protéine REDD1, responsable de la mort cellulaire observée. De plus, dans des xénogreffes de cellules de mélanome chez la souris, CRO15 est capable de provoquer la diminution de la croissance tumorale.Ensuite, étant donné les effets de la Metformine sur la réponse immunitaire antitumorale, notamment via l’activation de la voie AMPK, nous nous sommes intéressés au rôle de CRO15 dans cette réponse. Nous avons alors montré dans un modèle de carcinome de colon que CRO15 induisait, in vivo, la potentialisation de la réponse aux anti-PD1 en termes de survie et de croissance tumorale chez des souris immunocompétentes.L’analyse des populations immunitaires infiltrant la tumeur indique que CRO15 induirait une diminution des macrophages M2 dans ces tumeurs. De plus, nous avons montré in vitro que notre composé modulait la polarisation des macrophages humains en induisant la diminution de l’expression des marqueurs de surface M2, principalement. Bien qu’elles doivent être approfondies, ces données suggèrent qu’en plus de provoquer un effet cytotoxique dans les cellules cancéreuses, CRO15 serait capable de moduler la réponse immunitaire antitumorale pour favoriser l’élimination de la tumeur. Cette molécule serait donc un candidat prometteur dans le cadre de l’élaboration d’une nouvelle stratégie thérapeutique contre le mélanome et d’autres cancers solides.