Thèse soutenue

Modèles de masse neuronale de nouvelle génération : mémoire de travail, modélisation du cerveau entier et phénomènes multi-échelles de temps

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Auteur / Autrice : Halgurd Taher
Direction : Mathieu DesrochesSimona Olmi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 09/12/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut national de recherche en informatique et en automatique (France). Unité de recherche (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : Bruno Cessac
Examinateurs / Examinatrices : Mathieu Desroches, Simona Olmi, Bruno Cessac, Ernest Montbrio, Krasimira Tsaneva-Atanasova, Daniele Avitabile, Olivier Faugeras, Alessandro Torcini
Rapporteurs / Rapporteuses : Ernest Montbrio, Krasimira Tsaneva-Atanasova

Résumé

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Dans cette thèse, nous présentons de nouvelles extensions et applications des modèles de masse neurale de nouvelle génération. Montbrió, Pazó et Roxin (MPR) ont montré que le comportement collectif d’un ensemble de neurones intègre-et-tir quadratiques (QIF) peut être décrit en termes de potentiel de membrane moyen et de taux de décharge de façon exacte, ramenant la dimension du problème d’un réseau microscopique infiniment grand à une description macroscopique de petite dimension. Vu que la masse neurale donne accès aux potentiels de membrane moyens, elle peut être utilisée comme un indicateur pour le potentiel de champ local et les signaux EEG.Une des contributions de cette thèse est l’implémentation de la plasticité synaptique à court terme (STP) dans le modèle MPR. Sur la base d’une théorie synaptique de la mémoire de travail (WM), nous reproduisons les mécanismes de la WM avec un réseau QIF et de sa limite champ moyen exacte dans une configuration multi-population. Le modèle de masse neurale présente des oscillations dans la bande β-γ durant le chargement et le maintien de la mémoire, comme observé dans les expériences, alors que nous rencontrons des bandes β-γ vides en avec un modèle heuristique. De plus, nous indiquons comment ces bandes de puissance sont formées par des résonances entre les fréquences fondamentales, liées au nombre d’éléments retenus en mémoire. Nous fournissons aussi une estimation analytique de la capacité maximale de la WM d’environ cinq éléments.La deuxième contribution est l’application d’un modèle multi-population pour tester l’hypothèse clinique de la propagation des crises épileptiques. Nous utilisons des connectomes structurels obtenus à partir de scans de MRI de diffusion de sujets sains et de patients épileptiques. Nous décrivons comment les événements de type crise épileptique peuvent être modélisés comme un recrutement d’un état de faible activité à un état de forte activité. Des entrées externes peuvent déclencher un tel événement et conduire à une cascade de recrutements, imitant ainsi la propagation spatio-temporelle des crises. Les résultats numériques suggèrent que les patients épileptiques sont plus sensibles aux événements de recrutement étendus que les sujets sains. Nous trouvons aussi un bon accord entre les premières aires cérébrales à être recrutées dans notre modèle et l’évaluation pré-chirurgicale des réseaux secondaires recrutés.Comme troisième contribution, nous étudions le réseau et la masse neurale en présence de STP en utilisant des dynamiques lentes-rapides. En fonction de l’amplitude d’un courant périodique lent appliqué à la population, le comportement collectif peut être soit dans un régime d’oscillations sous-seuil, soit dans un régime de bursting, c’est-à-dire alternant entre une dérive quasi-statique et des oscillations rapides de grande amplitude. Les deux régimes sont séparés par un étroit intervalle de paramètres, ressemblant à une explosion de canards. Dans cette région, nous signalons des jump-on canards, qui s’approchent d’ensembles invariants normalement répulsifs. Pour des séparations d’échelles de temps intermédiaires, le bursting émerge d’une manière continue via des mécanismes d’addition de spike organisés par des mixed-type torus canards, des trajectoires qui évoluent à proximité de familles d’équilibres et de cycles limites répulsifs. Pour une séparation d’échelles de temps plus forte, la transition continue est bloquée par des jump-on canards. Les mécanismes observés dans la masse neurale sont également responsables de l’émergence du bursting dans le réseau. Pour résumer, cette thèse place les modèles de masse neurale de nouvelle génération dans un contexte plus large de modélisation en neurosciences et fournit de nouvelles perspectives pour des travaux futurs. Cela inclut des approches visant à prendre en compte de meilleurs modèles de STP et des idées pour des masses neurales exactes basées sur des modèles de neurones biologiquement plausibles.