Thèse soutenue

Recherches de fusions d’objets compacts à l’ère de l’astrophysique multi-messagers des hautes énergies

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Auteur / Autrice : Cosmin Stachie
Direction : Nelson Christensen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique
Date : Soutenance le 30/08/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Observatoire de la Côte d'Azur - Astrophysique Relativiste Théories Expériences Métrologie Instrumentation Signaux
Jury : Président / Présidente : Marie-Anne Bizouard
Examinateurs / Examinatrices : Nelson Christensen, Marie-Anne Bizouard, Damien Dornic, Susanna Vergani, Frédéric Daigne, Tito Dal Canto
Rapporteur / Rapporteuse : Damien Dornic, Susanna Vergani

Résumé

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Les étoiles à neutrons et les trous noirs stellaires sont créés par l’effondrement gravitationnel qui survient à la fin des cycles de fusion nucléaire ayant lieu au sein des étoiles massives. Ils se trouvent soit isolés gravitationnellement soit en systèmes binaires, formant des binaires d’étoiles à neutrons (BNS), des systèmes trou noir - étoile à neutrons (NSBH) et des trous noirs binaires (BBH). Dans le dernier cas, lorsque les objets compacts sont en orbite l’un autour de l’autre, le système perd du moment cinétique par émission d’ondes gravitationnelles (GW). Ainsi la séparation diminue au cours du temps et, si la séparation initiale n’était pas trop grande, ceci pourrait conduire à une fusion durant l’âge de l’Univers. L’amplitude des GWs augmente avec l’approche du temps de la fusion, les rendant détectables par les interféromètres à GWs Advanced LIGO et Advanced Virgo. Si en plus, au moins un des membres de la binaires est une étoile à neutrons, une émission électromagnétique (EM) à haute énergie sous la forme d’un jet relativiste, appelé sursaut gamma court (GRB), activé par la chute de matière dans le disc d’accrétion entourant le trou noir nouvellement né, est attendue dans les secondes suivant ou précédant la fusion. Une radiation plus isotrope dans le spectre optique et infrarouge proche, appelée kilonova et alimentée par la désintégration radioactive des éléments lourds synthétisés lors du processus r, est émise à l’échelle des jours. Enfin, les contrecoups (afterglows) des GRBs courts, couvrant une large portion du spectre d’énergie allant des rayons X aux ondes radio, pourraient être détectés sur des échelles variant d’heures aux mois. GW170817 a été un événement astrophysique remarquable, montrant clairement l’existence de toutes ces signatures de GW/EM. En outre, des travaux théoriques prédisent également l’existence d’autres signaux lors de ces phénomènes violents, tels que l’émission des neutrinos et les précurseurs des GRBs. Dans cette thèse, plusieurs procédures sont présentées, dont le but est d’augmenter les chances de la détection de certains signaux de GW/EM, liés à la fusion d’une binaire compacte. On propose une méthode statistique pour la détection de l’association entre l’émission rapide du GRB, identifiable dans les données de Fermi-GBM, et le trigger de GW, rapporté par Advanced LIGO et/ou Advanced Virgo. L’idée derrière cela est de tirer profit de l’avantage du faible taux de coïncidence des bruits présents dans deux détecteurs distincts. On introduit aussi un outil destiné à la recherche d’un signal gamma modulé, détectable par les scintillateurs de Fermi-GBM, antérieurement à l’identification de l’événement de GW, par les interféromètres de seconde génération. Tandis que les émissions de rayonnement gamma et GWs devraient ếtre presque simultanées, la contrepartie kilonova est postérieure à la fusion, peut durer des jours et, la plupart du temps, est détectée par les télescopes terrestres. On propose ici deux méthodes visant à aider la communauté d’observateurs de EM, dans son but de détecter des kilonovas. D’abord on suggère l’utilisation d’un algorithme à base d’apprentissage automatique pour distinguer parmi des courbes de lumière photométriques attribuées aux kilonovas ciblées, aux supernovas dominant la liste de candidats et aux autres transients optiques non désirés. En second lieu, des courbes de lumière photométriques, pour des kilonovas, sont proposées, avec des délais de l’ordre des minutes, à partir des données de GWs, de faible latence. Le futur proche sera caractérisé par une multitude de signaux de natures différentes, rendant l’interprétation des données très difficile. Dans ce monde passionnant, il n’y aura de place que pour les méthodes d’analyse de données les plus efficaces.