Thèse soutenue

Les cyberviolences à caractère sexiste, homophobe et raciste chez les adolescent.e.s : Explorer l’expérience minoritaire juvénile dans les espaces en ligne et hors ligne dans une perspective intersectionnelle

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Auteur / Autrice : Aurélie Dumond
Direction : Catherine Blaya
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 16/09/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Unité de recherche Migrations et Société. UMR 8245 (CNRS). UMR 205 (IRD) (Paris et Nice ; 2014-)
Jury : Président / Présidente : Benjamin Moignard
Examinateurs / Examinatrices : Sigolène Couchot-Schiex
Rapporteurs / Rapporteuses : Benjamin Moignard, Isabelle Clair

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse explore les expériences de cyberviolences chez les adolescent.e.s et vise à saisir les procédés de mise en minorité fondés sur la triptyque sexe/genre/sexualité, l’ethnicité, la « race » et la classe sociale qui procèdent des situations de cyberviolence. En s’appuyant sur une enquête qualitative, des entretiens individuels avec des adolescent.e.s de 13 à 17 ans, cette recherche nous informe des processus structurant les violences en ligne, notamment comment les logiques d’imputation et d’identification catégorielles agissent comme des opérateurs de la différence et des ressorts à la (cyber)violence. À partir d’une sociologie des rapports sociaux croisant le paradigme intersectionnel à une lecture matérialiste des expressions de la violence, elle interroge la réactualisation des rapports sociaux dans la sphère virtuelle en lien avec l’espace hors ligne pour comprendre sous quelles modalités ils structurent leurs pratiques, leurs sociabilités et l’exploration de leurs facettes identitaires. Les cyberviolences s’inscrivent dans un continuum d’expériences de stigmatisation et de violence qui ne peuvent être entendues qu’à la lumière des trajectoires sociales hors ligne des enquêté.e.s. Ce travail rend également compte des spécificités d’Internet en tant que vecteur et structure de pouvoir. La violence se reconfigure sous des formes technico-discursives inédites à travers les capacités de mémorisation, de surveillance et de contrôle social, et les interactions sociales en ligne et le cyberespace en tant que sphère de socialisation sont structurés par le modèle économico-politique d’Internet. L’exposition à la cyberviolence produit des effets négatifs et différenciés selon les profils en termes de ressentis, de réactions et de postures et met en perspective des trajectoires minoritaires hétérogènes toutes marquées par une gestion permanente des stigmates comme conséquence et évitement de la violence. Enfin, le cyberespace incarne aussi un espace de liberté alternatif à l’espace hors ligne où il est possible d’explorer différentes dimensions identitaires et relationnelles mais demeure un espace d’expérimentation relative, hautement codifié et coercitif.