Thèse soutenue

Au fond de l'inconnu : Technique et esthétique dans "Polyphonie X" de Pierre Boulez
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Auteur / Autrice : Simon Tönies
Direction : Pascal DecroupetThomas BetzwieserMarion Saxer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts vivants dominante musique
Date : Soutenance le 11/01/2021
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur en cotutelle avec Johann-Wolfgang-Goethe-Universität (Francfort-sur-le-Main, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....)
Jury : Président / Présidente : Regine Prange
Examinateurs / Examinatrices : Thomas Paulsen, Jean-François Trubert
Rapporteurs / Rapporteuses : Wolfgang Rathert

Résumé

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Écrite en 1951, "Polyphonie X" est une œuvre clé des débuts du sérialisme et une pierre angulaire de la phase la plus expérimentale dans la carrière de Pierre Boulez. Cependant, le fait que la pièce ait été retirée peu après sa création a inhibé la possibilité même d’une réception ou d’une compréhension adéquate. Le présent travail vise à combler cette lacune en fournissant une analyse approfondie des procédés de composition sous-jacents ainsi qu’une discussion esthétique. En plus des trois mouvements achevés de "Polyphonie X", son prédécesseur Première Polyphonie, plus vaste, mais abandonné à un stade rudimentaire, est également pris en considération. Après un bref aperçu du contexte historique et une discussion sur le concept de polyphonie de Boulez, l’analyse se poursuit en deux étapes : tout d’abord, la structure complexe de fond est reconstruite à partir des esquisses en accordant une attention particulière à la relation entre les différentes dimensions compositionnelles telles que la hauteur, le rythme ou le timbre. Ensuite, il est examiné comment le compositeur travaille avec cette structure de fond dans la partition afin, par exemple, d’accentuer certains potentiels perceptifs. À cette fin, une méthodologie d’analyse harmonique est proposée qui intègre également les conclusions de diverses recherches empiriques axées sur la perception. Les résultats de l’analyse sont ensuite pris comme point de départ pour une critique esthétique. Il est soutenu que le rejet de "Polyphonie X" par Boulez résulte d’une crise non résolue de la créativité subjective par rapport à un matériau musical de plus en plus aliéné et auto-perpétué. En outre, il est estimé que c’est précisément ce conflit qui rend la pièce pertinente, c’est à dire transformatrice en ce qui concerne la conception traditionnelle de l’œuvre. Enfin, à la lumière de ces considérations, je fais quelques suggestions sur la manière dont la pièce peut être abordée aujourd’hui.