Le tourisme dans les grands sites glaciaires alpins : perceptions et adaptations à l'évolution des paysages
Auteur / Autrice : | Emmanuel Salim |
Direction : | Christophe Gauchon, Ludovic Ravanel, Philip Deline |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 09/12/2021 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale cultures, sociétés, territoires (Chambéry ; 2021-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements, dynamiques et territoires de la montagne (Le Bourget du Lac, Savoie) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Bourdeau |
Examinateurs / Examinatrices : Rannveig Ólafsdóttir, Heather Purdie, Emmanuel Reynard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : François Bétard, André Suchet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Après avoir été perçus négativement par les habitants des territoires de montagne, les glaciers ont,depuis plus de deux siècles, été l’objet d’une mise en tourisme. Aux premières visites de l’Archede l’Arveyron (Chamonix) au XVIIIe siècle ont succédé trains à crémaillères et téléphériquespermettant d’accéder et de contempler, en seulement quelques dizaines de minutes, les plusgrands glaciers des Alpes et du monde. Ainsi, le tourisme glaciaire regroupe aujourd’hui despratiques et des sites touristiques emblématiques de certains territoires de montagne. Cependant,l’augmentation des températures et le retrait extrêmement rapide des glaciers font également deces sites glaciaires des marqueurs du changement climatique. La Mer de Glace en France, leglacier du Rhône en Suisse ou encore celui du Pasterze en Autriche, font parties de ces grandssites touristiques glaciaires qui subissent de plein fouet les changements paysagers liés au retraitde la cryosphère. Qu’est-ce que ces changements impliquent pour les acteurs de ces sitestouristiques glaciaires ? pour leurs visiteurs ? À travers des méthodologies mixtes, cette thèse dedoctorat tente d’apporter une réponse à ces deux questions pour six grands sites touristiquesglaciaires alpins. En substance, les résultats montrent que les sites touristiques glaciaires sontlargement impactés par le changement climatique et les modifications glaciologiques etgéomorphologiques qu’il engendre pour les territoires de montagne. Ces impacts entrainent desdifficultés de gestion des sites, des problématiques d’itinéraires, des difficultés à réaliser certainesactivités et qui peuvent devenir plus dangereuses ou encore une baisse d’attractivité des sites pardes activités glaciaires moins attrayantes ou par une « dégradation du paysage » redoutée par lesgestionnaires des sites. Nos résultats auprès des visiteurs des sites montrent cependant que cette« dégradation » paysagère n’induit pas une baisse drastique de la satisfaction des visiteurs àl’égard du paysage glaciaire : les jugements négatifs se cantonnent aux glaciers ou aux formesparaglaciaires mais ne ternissent que très peu l’appréciation générale des visiteurs vis-à-vis dupaysage. Dans le même temps, une nouvelle forme de tourisme – le tourisme de la dernière chance– se développe autour des glaciers et montre que ceux-ci sont aujourd’hui considérés comme des« espèces en voie de disparition ». Par ailleurs, les gestionnaires de sites en question mettent enplace des stratégies d’adaptation au changement climatique qui sont principalement réactives etqui pose la question de leur soutenabilité long termes. Question d’autant plus importante que lesmodélisations glaciaires à l’horizon 2050 laissent penser que les adaptations actuelles ne serontpas suffisantes.