Les stratégies des pères violents en contexte de séparation parentale : contrôle coercitif, complicité institutionnelle et résistance des femmes
Auteur / Autrice : | Pierre-Guillaume Prigent |
Direction : | Arlette Gautier, Patrizia Romito |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 10/12/2021 |
Etablissement(s) : | Brest |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études et de recherche en sociologie (1995-...) |
Jury : | Président / Présidente : Alice Debauche |
Examinateurs / Examinatrices : Arlette Gautier, Patrizia Romito, Alice Debauche, Stéphane Héas, Simon Lapierre, Marie-Laure Deroff | |
Rapporteur / Rapporteuse : Stéphane Héas, Simon Lapierre |
Résumé
Dans cette thèse, nous étudions les stratégies que les pères violents adoptent en contexte de séparation parentale. À partir d’entretiens réalisés avec une vingtaine de femmes qui se sont séparées d’un conjoint violent avec qui elles ont eu des enfants, nous identifions les tactiques employées par les agresseurs avant, pendant et après la séparation : isolement, privation de ressources, contrôle, intimidation, dévalorisation, confusion, sur-responsabilisation et violence. Ces tactiques se cumulent, se combinent et s’entremêlent dans la stratégie visant à maintenir pouvoir et contrôle sur la femme et les enfants victimes. Les réponses sociales et institutionnelles à la violence peuvent reproduire les tactiques repérées, et relever de complicité avec l’agresseur. L’espace pour l’action des victimes, réduit lors de la relation conjugale puis étendu grâce à la séparation, est de nouveau restreint par le principe de l’autorité parentale conjointe, qui implique un maintien du lien pouvant exposer à de nouvelles violences, et soumettre les victimes à un contrôle de leurs activités quotidiennes par l’agresseur. La résistance des femmes à la violence et au contrôle post-séparation et leurs tentatives de protéger les enfants sont alors considérées comme un obstacle à la coparentalité. Les droits parentaux des victimes peuvent être réduits, voire la résidence des enfants transférée chez l’agresseur. Cette analyse souligne les résistances institutionnelles à la prise en compte des violences conjugales post-séparation dans la parentalité.