Mémoire des mots émotionnels : études inter-tâches des effets de valence et d'arousal
Auteur / Autrice : | Pierrick Laulan |
Direction : | Stéphanie Mathey, Gwenaëlle Catheline |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 28/06/2021 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de psychologie (Bordeaux) |
Jury : | Président / Présidente : Pascal Hot |
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Mathey, Gwenaëlle Catheline, Pascal Hot, Rémy Versace, Ulrike Rimmele | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Hot, Rémy Versace |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette thèse était d’étudier comment les effets de valence émotionnelle sur la mémoire des mots chez l’adulte sont modulés par des caractéristiques des mots (arousal et imageabilité) et des individus (âge et état émotionnel). Dans notre travail expérimental, nous avons utilisé une approche inter-tâches combinant selon les questions posées une tâche d’accès au lexique (démasquage progressif), et/ou des tâches de mémoire épisodique (rappel libre et reconnaissance mnésique). Ce type de protocole reposant sur un matériel verbal commun a permis d’évaluer dans quelle mesure les effets émotionnels observés dans ces diverses tâches reposaient sur des processus communs et/ou distincts. Tout d’abord, nous avons étudié le lien entre les effets de la valence émotionnelle et de l’arousal en démasquage progressif et en rappel libre sur des mesures comportementales (Exp. 1-2). Un biais émotionnel et un biais de positivité étaient présents en démasquage progressif et en rappel libre ; l’effet de l’arousal était spécifique au démasquage progressif. Ces résultats ont montré que des processus majoritairement distincts sous-tendaient les effets des émotions dans les deux types de tâches. Par ailleurs, des analyses complémentaires ont révélé que la valence émotionnelle interagissait avec l’imageabilité en rappel libre. Ensuite, nous avons manipulé l’imageabilité des mots afin d’étudier son influence sur les effets de la valence émotionnelle en rappel libre en utilisant un paradigme comportemental (Exp. 3) et un paradigme en IRMf (Exp. 4). Dans ces expériences, nous avons obtenu un biais de négativité en rappel libre et une activation spécifique au niveau de l’insula et du gyrus temporal supérieur gauche pour les mots négatifs par rapport aux mots positifs. De plus, nous avons montré que l’encodage des mots imageables comparé à celui des mots peu imageables était associé à une activation spécifique du gyrus fusiforme gauche. Enfin, des études comportementales menées chez des adultes jeunes et des adultes plus âgés nous ont permis d’examiner comment l’âge module les effets émotionnels en rappel libre et en reconnaissance mnésique (Exp. 5-6) ainsi qu’en démasquage progressif (Exp. 6). Ces paradigmes ont permis d’observer un effet de positivité lié à l’âge dans les trois tâches. Cependant, cet effet reposerait sur des processus distincts en fonction de la tâche. Les résultats sont interprétés à la fois dans des modèles de reconnaissance visuelle des mots adaptés aux traitements affectifs et de la mémoire, ainsi que dans le cadre de théories du vieillissement affectif.