Partis dominants africains : une sociologie historique du PDG au Gabon et du RPT au Togo
Auteur / Autrice : | Just Miette Likibi |
Direction : | Dominique Darbon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 26/03/2021 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Talence, Gironde ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Les Afriques dans le monde (Pessac, Gironde ; 2011-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Dominique Darbon, Wilson-André Ndombet, Mahaman Sanoussi Tidjani Alou, Céline Thiriot, Guy Rossatanga-Rignault, Sylvère Mbondobari |
Rapporteur / Rapporteuse : Wilson-André Ndombet, Mahaman Sanoussi Tidjani Alou |
Mots clés
Résumé
Pour comprendre la domination et la longévité au pouvoir de certains partis politiques d’Afrique subsaharienne, il faut dépasser les enjeux classiques de labellisation pour se pencher sur leur fonctionnement au concret. Dans cette perspective, je m’attache à comprendre, dans ce travail et à partir d’une enquête ethnographique menée dans plusieurs localités du Gabon et du Togo, par quels moyens concrets et selon quelles modalités, le Parti démocratique gabonais et le Rassemblement du peuple togolais se constituent historiquement en partis dominants. Comment parviennent-ils à demeurer au pouvoir depuis la fin des années 1960 ? Pour ce faire, je mobilise le concept de « parti dominant » de Maurice Duverger afin de rendre compte de la primauté de ces deux partis dans l’arène politique nationale. J’adopte également une approche en termes de sociologie historique que j’emprunte notamment à Bernard Pudal et à Yves Deloye afin de mettre en évidence les propriétés sociales des dirigeants de ces deux partis. Parce qu’elle oblige le chercheur à historiciser ses raisonnements et à tenir compte de la main-morte du passé, la sociologie historique permet d’observer les différentes phases de construction et d’institutionnalisation des deux partis. En recourant à cette approche, je montre comment ces partis ont acquis un label partisan ; comment ils fonctionnent et financent concrètement leurs activités ainsi que les relations qu’ils entretiennent avec d’autres formations politiques. S’inscrivant dans le temps long (1960-2020), cette étude montre comment ces partis sont parvenus, progressivement, à verrouiller le champ politique national et à relayer les autres partis au second rang. Nonobstant cette primauté avérée dans la société, le Parti démocratique gabonais est traversé, régulièrement, par des courants dissidents dus à une carence de démocratie interne et un partage inégal de postes. Ces défections assurent le renouvellement des élites dans l’opposition. Au Rassemblement du peuple togolais, en revanche, l’autoritarisme intra et extra partisan n’affecte pas encore pas la loyauté des cadres envers le parti et son président.