Thèse soutenue

Arsène Alexandre (1859-1937) : critique et écrivain d'art, collectionneur et fonctionnaire des Beaux-Arts

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Auteur / Autrice : Helene Fernandez
Direction : Dominique JarrasséCatherine Chevillot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : École du Louvre (Paris, France)
Jury : Président / Présidente : Claire Barbillon
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Jarrassé, Catherine Chevillot, Bertrand Tillier, Laurent Houssais
Rapporteur / Rapporteuse : Claire Barbillon, Bertrand Tillier

Résumé

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Critique d’art célèbre et renommé en son temps, Arsène Alexandre est aujourd’hui une figure aussi oubliée du grand public que familière aux historiens et amateurs d’art du tournant des XIXe et XXe siècles. Pourtant, à l’omniprésence de son nom dans la littérature consacrée à l’impressionnisme, au postimpressionnisme, à Rodin, à Toulouse-Lautrec ou encore aux Nabis, répond un certain silence critique que cette thèse entend questionner. Sa réputation de critique réactionnaire détracteur des avant-gardes du début XXe siècle, son statut de critique professionnel, titre méprisé que lui-même a significativement rejeté pour se présenter en journaliste et en « historien des artistes », enfin sa prédilection pour la presse quotidienne et les canaux de diffusion « grand public », ne sont pas étrangers à sa trouble postérité. Non plus que son culte de l’art, salué ou raillé par les contemporains et indissociable de son culte de la nation. Aller au-devant des idées reçues, faire face à une production journalistique abyssale jamais réunie en recueil, en un mot, exhumer l’œuvre foisonnant d’un acteur important de la vie artistique de l’époque afin de le situer à sa juste place, tels sont les enjeux de cette étude.Entre presse et fonctions officielles, la première partie entend restituer la trajectoire professionnelle et intellectuelle d’Alexandre en examinant ses combats esthétiques à la lumière de ses réseaux de sociabilité, de sa position dans le champ de la critique et de son activité de collectionneur. Elle esquisse l’itinéraire d’un républicain et patriote ardent, d’un journaliste cramponné à son idéal d’homme de lettres engagé, d’un justicier de l’art et des artistes pour qui critique d’art rime avec sacerdoce. Centrée sur son œuvre journalistique et la question peu étudiée de la critique d’art journalière, la deuxième partie examine les tendances du discours sur l’art dans la presse quotidienne, le rôle du chroniqueur artistique et tente une typologie formelle des textes, à partir des collaborations d’Alexandre au Paris, à L’Éclair, au Figaro et à Comoedia. Puissant instrument de critique sociale et morale de l’art, support d’un discours fortement idéologisé, le journal est une machine médiatique qui façonne réputations et représentations. Il est en cela une pièce maîtresse du système d’activités d’Alexandre comme collaborateur des artistes et vulgarisateur de l’histoire de l’art, les deux pôles dominants d’un œuvre tourné vers le plus grand nombre, auxquels est consacrée la troisième partie.