Thèse soutenue

Variations poétiques autour du désespoir amoureux : de l'Antiquité latine à la despérade française (1570-1590)

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Auteur / Autrice : Mathilde Perez
Direction : Géraldine PucciniVéronique Ferrer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, langues, littérature anciennes
Date : Soutenance le 12/11/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Bruno Petey-Girard
Examinateurs / Examinatrices : Géraldine Puccini, Véronique Ferrer, Emmanuel Buron, Hélène Casanova-Robin
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Petey-Girard, Emmanuel Buron

Résumé

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La fin du XVIe siècle connaît un renouvellement de l’inspiration et de la création poétiques. Si le mal d’amour constitue un thème séculaire de la poésie, il prend désormais une tonalité et des accents plus noirs et plus intenses que jamais. Cette obsession de l’expression et de la mise en scène du désespoir amoureux s’épanouit en France entre les années 1570 et 1590 et réunit des poètes aussi divers que Philippe Desportes, Jacques de Constans, François d’Amboise, Clovis Hesteau de Nuysement, Amadis Jamyn, Flaminio de Birague, François Béroalde de Verville, Isaac Habert ou Agrippa d’Aubigné. La critique moderne a qualifié de « desperade française » ce mouvement poétique inspiré de la disperata italienne et de la conjugaison de toutes les œuvres antiques mettant en scène la souffrance amoureuse : les bucoliques grecs (Théocrite, Pseudo-Théocrite) et latins (Virgile), les érotiques latins (Catulle, Tibulle, Properce, Ovide), les Héroïdes d’Ovide et la tragédie sénéquienne. Les poètes de la desperade créent un imaginaire doloriste, presque névrotique qui transforme le thème antique de la souffrance amoureuse en paradigme de la rage amoureuse. La mélancolie amoureuse de la fin du XVIe siècle trouve ainsi son inspiration dans le lyrisme antique dont elle propose des variations dynamiques et originales : réécritures de pièces antiques, topoï et mythes retravaillés à l’aune du désespoir amoureux, une stylisation et une poétisation extrêmes de la souffrance… De manière générale, on trouve chez les poètes de la desperade un goût prononcé pour la surenchère qui contribue à créer un univers tragique et mortifère bien plus sombre que celui des auteurs antiques.