Thèse soutenue

La construction de l’œuvre de Charles Bukowski : de l’art de la publication et du mélange des genres

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Auteur / Autrice : Amélie Macaud
Direction : Véronique Béghain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 03/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Cécile Cottenet
Examinateurs / Examinatrices : Véronique Béghain, Serge Chauvin, Brigitte Félix, Nicolas Labarre
Rapporteur / Rapporteuse : Serge Chauvin, Brigitte Félix

Résumé

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Un écrivain ne construit jamais seul son œuvre. En transposant le concept de Becker en sociologie de la littérature, l’écrivain a besoin de « mondes » (1982), de personnes qui collaborent à la réalisation de l’œuvre. Cette thèse vise à démontrer que de nombreux acteurs ont joué un rôle dans la fabrication de celle de Charles Bukowski, mais aussi dans la fabrication de son image. Il s'agit d'une étude pluridisciplinaire, en trois axes. À travers sa publication, son image et sa réception, cette thèse met en lumière les parties prenantes à la transformation de Charles Bukowski en un mythe. Ces divers agents ont contribué à créer et à entretenir l'ensemble de son œuvre, du début des années 1960 jusqu'à aujourd'hui.Le premier axe est une étude paratextuelle (Genette, 1980) qui confirme l'impact des éditeurs, des agents littéraires, des traducteurs et des illustrateurs sur l’œuvre livresque de Bukowski. Cette partie compare l’édition de Bukowski dans son pays, les États-Unis, et son édition en France, où il connut le succès rapidement. L’étude paratextuelle a permis des échanges productifs avec des éditeurs, traducteurs, et une étude des couvertures de livres, en abordant l’évolution de l’image d’un titre sur le marché international. Cette étude des couvertures permettait une transition vers l’axe visuel de l’œuvre et le mythe Bukowski, son image de « vieux dégueulasse », de poète alcoolique, construite dans, mais aussi autour de ses textes, par ses photographes, ses réalisateurs, suivis d'autres artistes qui ont réutilisé, remédié cette image, particulièrement après sa mort. Notre hypothèse est que sans la création de cette « posture » (Meizoz, 2007), Henry Charles Bukowski Jr. ne serait pas devenu le Charles Bukowski désormais connu dans le monde entier. Cette persona est aussi étudiée sous forme intermédiée. Ces autres médias sont mis à l’honneur du dernier axe, qui s'intéresse à la réception de l’œuvre et de l’image de l’auteur, que ce soit par des lecteurs professionnels comme les journalistes français ou américains, ou la réception de son œuvre par des lecteurs sur Internet, dans un monde globalisé. La communauté de lecteurs créée autour de l’œuvre de Charles Bukowski sur le nouveau médium Internet permet sa survie et sa protection, à l’aide de discussion dans des forums, d’un travail d’archivage ou de « remédiations » (Bolter, Grusin, 1999) de son image et de ses textes. En effet, de nos jours, il est difficile de délier l’image d’un texte, particulièrement sur Internet, où tout est remédié, adapté, discuté, à l’aide d’images. Les transferts d’image vers d’autres médiums s’emparent de la persona de Bukowski et lui donnent une forme nouvelle, qu’il est intéressant d’aborder. Ainsi, tous les intermédiaires, de la publication à la réception, ces agents ayant pris part à la mise en page, à la mise en image, et à la lecture de l’œuvre de Charles Bukowski, font partie de ce monde bukowskien.