Thèse soutenue

Exploitation et usage du marbre sur le territoire galicien de l'époque romaine à l'achèvement de la cathédrale romane de Saint-Jacques de Compostelle (Ier-XIIIe siècles p.C.)

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Auteur / Autrice : Marie-Claire Savin
Direction : Rémy ChapoulieMaria Pilar Lapuente Mercadal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Archéologiques
Date : Soutenance le 25/02/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3 en cotutelle avec Universidad de Zaragoza (Espagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur les archéomatériaux (France)
Jury : Président / Présidente : Isabel Rodà
Examinateurs / Examinatrices : Rémy Chapoulie, Maria Pilar Lapuente Mercadal, Vincent Barbin, Silvia González Soutelo, Nicolas Reveyron
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabel Rodà, Vincent Barbin

Résumé

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La question de l’exploitation du marbre a peu retenu l’attention des chercheurs sur le territoire galicien, et ce, en dépit de l’importance patrimoniale de certaines pièces romaines et médiévales façonnées dans ce matériau. La présente étude tente de pallier cette carence. Elle couple un travail de prospection-inventaire des carrières, effectué à l’échelle de cette aire géographique, avec l’analyse d’un ensemble de pièces archéologiques de nature diverses (inscriptions, chapiteaux, fûts de colonnes, sarcophages, etc.), pour certaines issues d’édifices emblématiques tels que Santa Eulalia de Bóveda, Santa Comba de Bande ou encore la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Si une attention particulière a été donnée aux informations de tout ordre pouvant éclairer la compréhension de l’exploitation et de l’usage de ce matériau, l’étude s’appuie avant tout sur une analyse géologique du problème. La méthode séquentielle associant examen pétrographique, imagerie OM-CL et rapports des isotopes stables du carbone et de l’oxygène a été appliquée. Cette mise en œuvre s’est accompagnée d’un effort d’amélioration du protocole avec la définition plus fine des critères descriptifs des cathodomicrofaciès et l’emploi de techniques complémentaires d’examen peu courantes (spectrophotocolorimétrie, MEB-EDS, DRX, spectroscopie par CL, RAMAN, ICP-OES) ou totalement novatrices avec la RMN du 13C. Outre la portée méthodologique de ce travail dans le cadre général des études de provenance des marbres, cette étude a permis notamment de mettre en évidence l’emploi probable à l’époque romaine d’une ressource insoupçonnée en Galice, située à une vingtaine de km de l’ancienne capitale de conventus Lucus Augusti ; de confirmer l’homogénéité matérielle des chapiteaux préromans de la région et leur correspondance avec le marbre d’O Incio ; de montrer l’usage sporadique de matériaux issus de Luni-Carrare ainsi que des districts portugais de l’Anticlinal d’Estremoz et de Trigaches. Enfin, la mise en relation étroite des données historiques avec l'examen géologique des pièces nous a permis, dans le cas de l’ancienne porte de France de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, de proposer une nouvelle hypothèse de restitution de cette entrée monumentale, offrant une vision beaucoup plus cohérente de l’ensemble sur le plan architectural.