Thèse soutenue

Les professionnels de la communication : regards réflexifs sur les mutations des pratiques et normes professionnelles en Belgique

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Auteur / Autrice : Anne-Marie Cotton
Direction : Valérie Carayol
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 09/04/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Médiation, Information, Communication, Art (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Patrice de La Broise
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Carayol, Sylvie Parrini-Alemanno, Françoise Paquienséguy, Gino Gramaccia
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Parrini-Alemanno, Françoise Paquienséguy

Résumé

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Les pratiques professionnelles de la communication n’échappent pas à l’impact des transformations devenues le quotidien des organisations. Nous avons analysé l’évolution des mutations des pratiques et des normes communicationnelles par le biais du récit expérientiel de quarante-cinq professionnels de la communication, actifs dans des organisations belges des secteurs marchands et non marchands. Leur première socialisation professionnelle s’échelonne d’avant l’apparition de l’Internet à après l’introduction des plateformes numériques sociales, soit trois générations de quinze communicants chacune. La première partie de la thèse mobilise la théorie de l’institutionnalisation et ses concepts centraux. Nous retrouvons le champ organisationnel où se négocient l’interprétation et l’adoption de pratiques par des acteurs dont les intérêts peuvent être concurrents et qui actionnent les jeux de pouvoir et d’influence. Mais nous mobilisons également les vecteurs et les piliers des moteurs isomorphiques. Nous abordons ensuite la professionnalisation et les acteurs institutionnels qui y contribuent en soutien à l’ancrage de la légitimation de la profession de communication : les associations professionnelles et les formations académiques. La seconde partie présente successivement les acteurs de l’environnement organisationnel qui exercent des pressions coercitives, normatives ou mimétiques (macro), les transformations organisationnelles qui impactent le rôle de la communication (méso), et la fonction de communicant ainsi que les trajectoires professionnalisantes en réponse aux injonctions analysées aux niveaux macro et méso. Nous interprétons comment le canevas de la temporalité scande les étapes successives de la professionnalisation et de l’institutionnalisation à des rythmes qui correspondent à la maturité communicationnelle des organisations en Belgique. Nous constatons un effet générationnel dans les stratégies adoptées par rapport aux défis que posent les transformations organisationnelles dites agiles, les attentes sociétales et les développements technologiques à la communication organisationnelle. La mise en visibilité permanente, liée à l’accélération et à une attitude qui allie anticipation et réactivité, fait émerger la nécessité normative d’un « bon usage des pratiques communicationnelles » commun. Ce « bon usage » résulte actuellement d’arrangements essentiellement mimétiques. Encore implicite en l’absence d’un vecteur associatif en communication, trop fragmenté, et à cause d’un décalage de transfert entre la réalité de la profession et le corpus de connaissances enseigné dans les formations académiques, il est toutefois commun aux trois générations de communicants. Si les communicants belges sont des acteurs institutionnels qui participent activement à la légitimation des métiers de la communication, leur institutionnalisation, qui se traduit ultimement par une légitimité symbolique, nécessite la mobilisation de l’ensemble des institutions concernées.