Thèse soutenue

L’Apocalypse plutôt que le mythe. : histoire de la pensée des héritages antiques développée dans l’oeuvre de René Girard

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Auteur / Autrice : Benoît Cérézuelle
Direction : Philippe Blaudeau
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire ancienne
Date : Soutenance le 18/06/2021
Etablissement(s) : Angers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Temps- Mondes- Sociétés / TEMOS
Jury : Président / Présidente : Patrice Brun
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Cuchet, Thomas Deswarte, Annick Peters-Custot
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Caseau

Résumé

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René Girard (1923-2015) a élaboré tout au long d’une œuvre s’étendant sur une cinquantaine d’années une pensée historique qu’il qualifie d’« histoire mimétique de l’humanité ». Les héritages que Girard tire de l’Antiquité y sont d’une importance majeure, et permettent de placer chronologiquement cette période à la jonction entre « archaïsme » mimétique et sacrificiel et « modernité » mimétique mais non sacrificielle. Sa lecture des mythes et des tragédies grecques lui permet de postuler que chaque société pré-chrétienne (ou société archaïque) a son origine dans des mécanismes inconscients de violences mimétiques collectives. L’analyse effectuée des textes de l’Ancien et du Nouveau Testament cherche à montrer que le christianisme consiste en une révélation totale du fonctionnement de ces violences, en particulier à travers les récits évangéliques. L’interprétation de ces mêmes textes est également à la racine de sa conception de la modernité mimétique, car le refus partiel de la Révélation donne l’impulsion à un double mouvement historique. D’une part, le contenu authentique du message chrétien s’inscrit dans l’histoire et y diffuse un savoir authentique sur le fonctionnement des violences humaines, faisant reculer l’archaïsme sacrificiel ; d’autre part, la disparition progressive de cet ordre sacrificiel, dont le rôle unique était de contenir les violences mimétiques, ne protège plus les sociétés dans lesquelles le christianisme se répand : dès lors, celles-ci se retrouvent donc devant le risque d’une Apocalypse entièrement constituée de violences humaines, conception que Girard précise à partir des passages apocalyptiques des textes évangéliques.