Les lauréates du CAP petite enfance par la validation des acquis de l'expérience dans la région des Hauts-de-France : une diplomation aux effets contrastés
Auteur / Autrice : | Hélène Balitout |
Direction : | Frédéric Charles, Fabienne Maillard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'éducation et de la formation |
Date : | Soutenance le 07/12/2021 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales (Amiens ; 1971-....) |
Jury : | Président / Présidente : Renaud d' Enfert |
Rapporteurs / Rapporteuses : Clotilde Lemarchant, Emmanuel Quenson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La reconnaissance des acquis de l'expérience fait encore peu l'objet de travaux de recherche dans le milieu du travail de la petite enfance, caractérisé par sa surféminisation. Les faibles niveaux de qualification sont aussi peu étudiés dans le cadre du dispositif de la validation des acquis de l'expérience, notamment le CAP ''Petite enfance'', qui permet de travailler à domicile en qualité d'assistante maternelle ou dans des structures collectives. Paradoxalement, c'est un des diplômes les plus demandés en VAE au ministère de l'Éducation nationale. Cette thèse vient pallier ce manque, en s'appuyant sur une enquête quantitative et qualitative menée auprès des lauréates à la VAE exerçants dans leur grande majorité, le métier d'assistante maternelle dans la région des Hauts-de-France. Pour la plupart, ces femmes à l'origine faiblement ou pas diplômées, exercent dans un domaine dévalorisé, peu qualifié et sous-payé, mêlant à la fois le travail familial et professionnel du ''care''. La division sexuelle du travail apparaît fortement prégnante dans les familles des assistantes maternelles. La femme, assignée au domicile prolonge son rôle de mère dans une profession peu reconnue, assimilée à un travail invisible. Des rapports de domination de genre, empreints d'une violence symbolique sont à l'œuvre dans l'univers domestique et professionnel. Elles souffrent d'un déni de reconnaissance et décident à un moment donné de leur parcours biographique, de valider les acquis de leur expérience professionnelle pour obtenir un diplôme reconnaissant leur professionnalité. Nous analysons cette lutte pour la reconnaissance qui s'exprime lors du parcours VAE. Cette thèse vise à démontrer qu'au premier niveau de qualification, en l'occurrence le niveau V (CAP), les lauréates à la VAE développent bien un fort sentiment de reconnaissance professionnelle, en revanche, la faiblesse de leur formation initiale due en partie à leur origine sociale, leur âge et leurs expériences professionnelles antérieures entravent durablement leurs possibilités d'évolution professionnelle