Les effets d'un module de relaxation intégratif sur l'anxiété de sujets en difficulté de réinsertion sociale après leur sortie de prison

The effects of Learning skills protocole relaxation on anxiety of former inmates with reintegration difficulty

• Auteur / Autrice : Léa Carion
• Direction : Silke Schauder
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Psychologie clinique et Psychopathologie
• Date : Soutenance le 08/11/2021
• Etablissement(s) : Amiens
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en psychologie : cognition, psychisme et organisations (Amiens ; 2012-....)
• Jury : Président / Présidente : Serban Ionescu
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Philippe Spoljar, Jean-Michel Coq
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Cyrille Bouvet, Astrid Hirschelmann

Mots clés

Mots clés contrôlés

Relaxation

Anxiété

Ex-détenus

Mots clés libres

Sortants de prison

Difficulté de réinsertion

Leaving prison

Difficulty in reintegration

Résumé

L'objectif de cette étude est d'examiner les effets sur l'anxiété de sujets sortants de prison et rencontrant des difficultés de réinsertion d'un module permettant l'apprentissage des techniques de base en relaxation. La population de notre étude est composée de sujets âgés de 18 à 73 ans (avec une moyenne de 32 ans), résidant au sein d'une association d'accueil et d'aide à la réinsertion. La réalisation d'entretiens semi-directifs d'un côté, puis les passations de l'inventaire d'anxiété État-Trait (Spielberger, 1970) et de l'échelle d'auto-évaluation de l'apprentissage des techniques de relaxation (Servant, 2007) de l'autre, ont permis d'appréhender les effets de la pratique du module de relaxation sur l'anxiété de notre population. Le protocole de recherche est constitué de trois temps de passation : le premier avant de débuter le module de relaxation, le deuxième lors de sa clôture et le troisième, six semaines après la fin des séances. Pour l'ensemble des personnes participant au premier temps de passation, c'est-à-dire 21 sujets, les analyses statistiques mettent en avant un niveau d'anxiété État et Trait significativement plus élevé en comparaison à la norme. En ce qui concerne le sous-groupe des 10 sujets qui remplissent les critères d'inclusion spécifiques (participation à, au moins, 5 sur les 8 séances d'une heure chaque, proposées dans le module de relaxation intégratif), les analyses statistiques démontrent uniquement la supériorité, en T1, du niveau d'anxiété État par rapport à celui de la norme référencée. L'analyse des données recueillies en T2, suite à la participation des 10 sujets au module de relaxation, témoigne d'une augmentation significative du niveau d'apprentissage des différentes techniques de relaxation transmises et d'une diminution significative du niveau d'anxiété État. Toutefois, les résultats obtenus ne confirment pas la baisse du niveau d'anxiété Trait lors du deuxième temps de passation. Dans nos hypothèses, nous envisagions l'existence d'une corrélation entre l'augmentation du niveau d'apprentissage des techniques de relaxation et la diminution de l'anxiété État et Trait, ce que nos résultats infirment, soulignant le fait que l'acquisition et les capacités des sujets à utiliser les techniques transmises ne sont pas forcément proportionnelles à la diminution de leur niveau d'anxiété. Nous relevons qu'une logique plus complexe se dessine entre l'apprentissage des techniques de relaxation et ses répercussions sur l'anxiété des sujets. Les résultats obtenus lors du troisième temps de passation, c'est-à-dire six semaines après la fin du module de relaxation, ne montrent pas une amélioration de l'apprentissage des techniques par rapport au deuxième temps de passation. De façon complémentaire à ces résultats, les analyses statistiques valident l'hypothèse d'une diminution significative de l'anxiété Trait lors de ce dernier temps de passation. Si notre étude apporte un certain nombre d'éléments significatifs en identifiant les facteurs du parcours de notre population qui peuvent susciter de l'anxiété et en montrant que la pratique de la relaxation peut amoindrir celle-ci, elle souligne avant tout la pertinence et l'accessibilité de ce type de module, et offre de nombreuses perspectives en termes de prise en charge clinique

The goal of this study is to examine the effects on anxiety in men leaving prison and facing reintegration difficulties while learning basic skills in a relaxation module. The population of this study is aged 18-73 years (average age : 32 years) living in an organization whose aims are to host and help to reintegrate them. Conducting semi-structured interviews on one side and passing the State-Trait Anxiety Inventory (Spielberger, 1970) and the self-assessment of learning relaxation techniques (Servant, 2007) on the other, enhanced the understanding of the effects on anxiety in our population who has practised this relaxation module. The research protocol is made of three phases ; the first starts before the relaxation module, the second in its end and the third, six weeks after the sessions are finished. For all the participators in the first test phase (n= 21), the statistical analysis compared to the norm demonstrates a significantly higher level of State and Trait anxiety. Regarding the group of 10 subjects who meet the specific inclusion criteria (participation in, at least, 5 sessions out of the 8 one-hour sessions offered in the integrative relaxation module), the statistical analysis only demonstrate the superiority, in T1, of the level of State Anxiety compared to the level of the referenced standard. Following the participation of the 10 subjects in the relaxation module, analysis of the data collected in T2 shows a significant increase in the level of learning the various relaxation techniques transmitted and a significant decrease in the level of anxiety State. The results obtained do not confirm the decrease of the Trait anxiety level during the second test phase. In our hypothesis, we envisaged the existence of a correlation between the increase in the level of learning relaxation techniques and the decrease in State and Trait anxiety, which our results refute, emphasizing the fact that the acquisition and the capacities of the subject to use the techniques transmitted is not necessarily proportional to the decrease in his level of Anxiety. We note that a more complex logic emerges between the learning of relaxation techniques and its repercussions on the subjects' anxiety. The results obtained during the third test phase (six weeks after the end of the relaxation module), do not show an improvement in the learning of techniques compared to the second test phase. In addition to these results, the statistical analysis validate the hypothesis of a significant reduction in Trait anxiety during this last examination period. This study provides a number of significant elements, identifying the factors that can generate anxiety in the evolution of our population and showing that the practice of relaxation can diminish their anxiety. But it highlights above all the relevance of this kind of module, its accessibility and offers several clinical perspectives