L'Entre-mondes de l'aide aux déboutés : une reconfiguration de l'assistance aux marges de l'État
Auteur / Autrice : | Frédéric Ballière |
Direction : | Pierre-Yves Baudot, Nehara Feldman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 26/11/2021 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale en Sciences humaines et sociales (Amiens) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique, épistémologie et sciences sociales (Amiens ; 1971-....) |
Jury : | Président / Présidente : Marion Carrel |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre-Yves Baudot, Nehara Feldman, Camille Hamidi, Maryse Bresson, Estelle d' Halluin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Camille Hamidi, Maryse Bresson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au croisement d'une sociologie des migrations et de l'action publique, cette thèse analyse les recompositions de l'assistance en direction d'une population exilée, déboutée du droit d'asile. L'enquête repose sur une ethnographie multi-située dans les mondes militant, professionnel et communautaire et combine une observation des pratiques d'assistance et des entretiens biographiques avec les exilés et les intervenants. Elle met en exergue la façon dont l'illégalité du séjour contraint l'expérience des acteurs concernés. Tout d'abord, elle s'intéresse à la manière dont l'absence de papiers détermine le rapport à l'action publique des personnes déboutés elles-mêmes. Elle explore ensuite les implications d'une action sociale qui associe logiques humanitaires et répressives. Enfin, elle met en évidence les limites d'une action militante qui coopère avec les services de l'État. Au-delà, en se tenant au plus près de l'expérience des acteurs concernés, les résultats de cette recherche révèle l'existence d'une forme de protection sociale locale qui se déploie dans l'ombre des institutions tout en mobilisant en partie les ressources et les intervenants. Cet espace intermédiaire, qualifié d'"Entre-mondes de l'aide aux déboutés" voit émerger une action collective qui permet aux acteurs de prolonger, dans les marges, leur intervention en direction des exilés sans titre de séjour. À partir de l'agencement de logiques discrétionnaires, d'un accès résiduel à certaines ressources de l'action publique et de répertoires d'action militant ou communautaire, elle rend possible le maintien sur le territoire de cette population sans droit au séjour, tout comme la pérennisation de l'engagement de ceux qui leur viennent en aide. Au terme de ce travail, se dessine alors un ultime filet de rattrapage de l'État social, qui se déploie dans une relative autonomie vis-à-vis des services de l'État tout en prolongeant son action. Ces résultats invitent alors à reconsidérer le rapport à l'action publique des exilés sans droit au séjour ainsi que les formes de l'engagement militant et/ou professionnel